Non seulement en économie mais surtout sur le plan religieux et culturel. La liberté à l’état terminal.
Bruxelles, le 29 juin 2016
La conscience chrétienne
bien formée ne permet
point d’utiliser son propre vote
pour la réalisation d’un
programme politique ou d’une
loi isolée dont les contenus
fondamentaux de la foi ou
de la morale sont bouleversés
par la présentation de
propositions alternatives ou
contraires à ces contenus.
Monseigneur Giampaolo Crepaldi
Responsable de la DSC
(Doctrine Sociale de l’Église)
et archevêque de Trieste.
Pour quoi
faut-il lutter ?
Pour l’humain
et
pour l’éternel.
Monseigneur Luigi Giussani
Fondateur de
Communion et Libération
(en voie de canonisation).
Sommaire
Introduction
– Les hommes ont généré dans les derniers siècles des monstres que les masses populaires ont fini pour presque considérer familiers, dans une folie progressive et volontaire autodestructive
Première partie
Quel est l’actuel problème central et le plus grave, aussi bien économico-politique que culturel et religieux, de notre époque postmoderne ?
– Que mettre en l’exergue ? De l’idéologie moderniste à l’étatisme d’aujourd’hui
– Qu’est-ce qu’ au juste l’étatisme politico-économique postmoderniste ?
– Existent-elles des activités factuelles propres aux États des sociétés modernes et libres ?
– Mais en quoi l’étatisme est-il la racine de l’anti religion et non seulement de celle politicienne, voire seulement économique ?
– Quel est le fondement de l’étatisme par rapport à la totalité et la globalité du religieux ?
– Comment se manifeste-telle la démarche actuelle de l’étatisme en Europe ?
– Quelle est l’énumération des méfaits désastreux à la base de l’étatisme ?
Deuxième partie
La description synthétique en douze points argumentés des désastres spirituels et matériels accomplis quasi silencieusement par l’étatisme postmoderniste.
– Comment penser au développement de la richesse spirituelle, culturelle et économiquement matérielle dans la dénatalité massifiée ?
– Comment vivre un hédonisme, de surcroît clochard, au dessus et criminellement de ses propres moyens ?
– Pourquoi les « experts » politiciens, économistes et intellectuels occidentaux ne parlent jamais de dénatalité ?
– Comment arriver au pays de cocagne où ne pas pouvoir rembourser les dettes copieusement et facilement contractées ?
– Pourquoi avoir affirmé que l’étatisme constitue la maladie la plus grave et importante de notre époque ?
– Peut-on toujours cacher et neutraliser un éléphant dans un magasin de porcelaine ?
– Comment réaliser réellement le communisme postmoderniste et en pratique, sans le dire ?
– Comment engendrer le consensus, de la part du régime étatiste, dans une société dite de la communication ?
– Quelle est le point clé de la mutation de l’action sociale et politique aujourd’hui indispensable ?
– Comment éviter la corruption, la subordination ou la paralysie de grandes tranches de population cliéntèlisées afin de les soustraire à la téléologie étatiste ?
– Il y a-t-il moyen d’empêcher la centralisation anti-démocratique et démagogique de l’étatisme falsificateur ?
– Comment s’opposer à transporter la société étatiste du spectacle dans le spectacle de la société, aussi de la politique démagogique et de la réification ?
Conclusions
Quatre célébrations bien totalisantes et religieuses avec six falsifications
– La célébration de l’ontologie de la mission humaine dans la projectualité divine
– La célébration de la valeur ajoutée du travail à la liberté, à la beauté de la vie et à l’harmonie universelle
– La célébration de l’Humanae vitae comme salut du monde dans la naturalité divine
– La célébration de la vérité à l’encontre des six plus fréquentes mystifications nihilistes
Note sur l’auteur
Introduction
Les hommes ont généré dans les derniers siècles des monstres que les masses populaires ont fini par considérer presque familiers, dans une folie progressive et volontaire autodestructive
Ce document a pour thème principal l’étatisme, le très catastrophique, la plus désastreuse et mortifère calamité de notre ère si irréligieuse et même transhumaniste.
Comment en est-on arrivé à ce stade épouvantable ? La recherche de la vérité, de la simple vérité, m’a mis sur le chemin da cette vingtaine de petits chapitres pour commencer à la décrire. Le principe radical d’Alexis Carrel, un des plus prestigieux Prix Nobel de la médecine, donc non suspect de banalisations insignifiantes, rappelait que trop de « complexités » amènent fatalement très loin de la vérité. Nous vivons de surcroit dans un univers désormais dit de la pensée unique et liquide, qui affirme tranquillement que la vérité n’existe point : inutile – qu’ils disent – de la chercher. Et que le relativisme néfaste est la nouvelle loi universelle à laquelle il faudrait se référer. Les innombrables argumentations, surtout si spéculatives et dialectiques, sont finalement toutes mises sur le même plan et considérées substantiellement validées (relativistiquement) dans le patrimoine des idées valables acceptables par le nihilisme. Mais à condition qu’elles ne concernent pas le christianisme (à abolir, selon tous les laïcistes). Cependant, si on ne croit plus en Dieu, on est contraint de constater l’activité forcenée du diable qui, lui, croit assurément en la Trinité.
Un retour aux simples et primordiales matrices de la pensée et de la tradition culturelle occidentale n’est donc pas un exercice inutile. De plus, j’affirme moi aussi la totale subjectivité ontologique de la Personne comme centre existentiel, mystérieux et vital du cosmos et du logos. Et ceci contre la fausse idée très courante selon laquelle est la matérialité et le factuel (dits tangibles), c’est-à-dire la soi-disant « objectivité incontestable du réel » mais indépendamment du rationnel, à pouvoir certifier le fondement de a vie et de l’univers.
Celui-ci est donc un document se voulant en apparence en « contre-courant ». D’autant plus que j’affiche d’emblée et très explicitement ma matrice vitale et culturelle, consciemment soumises à celle de la Vérité révélée du christianisme catholique. C’est à celle-ci que j’ai soumis toute mon existence personnelle, familiale et professionnelle. Ainsi que j’ai attendu prudemment, peut-être trop prudemment, mes cinquante ans avant d’écrire mon premier livre et comme je suis toujours un petit entrepreneur actif qui n’a pas fondé la réussite de sa vie sur le succès de sa plume, mais grâce à mon travail exclusivement dans le marché bien entendu libre, je pense avoir cumulé les créances pour minimement justifier mon texte modeste et votre bonne lecture critique. Pour ce faire, j’ai également rédigé tous les titres de mes petits chapitres en forme interrogative afin de fonctionnaliser mes propos, possiblement assez brefs, comme des véritables réponses au moins à la vingtaine de questions posées.
La vie, je crois, n’est pas loin d’un long questionnement pour trouver les bonnes réponses. Même au risque d’apparaître banal et escompté même dans le style de l’apparente lapalissade !
F.T. Bruxelles, le 29 juin 2016
troiano.f33@gmail.com www.francamente2.com www.eurologos.com
Première partie
Quel est l’actuel problème central et le plus grave, aussi bien économico-politique que culturel et religieux, de notre époque postmoderne ?
Que mettre en l’exergue ? De l’idéologie moderniste à l’étatisme d’aujourd’hui
S’il y a un demi siècle j’aurais commencé à écrire ce document par la dénonciation de l’idéologie du modernisme, surtout avec ses racines exclusivement marxistes de l’époque, à présent je ne peux que mettre en exergue – comme problème central et prioritaire au moins de l’humanité occidentale – l’étatisme.
Comme le modernisme, actuellement toujours problème prépondérant dans notre contemporanéité, en tant que idéologie dévastatrice qui conçoit l’homme absurdement autonome, autosuffisant et très sceptique, l’étatisme concerne aussi bien le thème du progressisme économique que celui religieux.
La thématique religieuse – quoi qu’on en dise – est commune au modernisme et à l’étatisme : dans les années 50-60 l’Occident se demandait comment remplacer l’idée christocentrique de l’existence et du monde que déjà plus de deux siècles d’athéisme militant, dit des Lumières, avait gravement entamée. La « mort de Dieu » avait été, en effet, décrétée par Nietzsche déjà vers la deuxième partie du dix-neuvième siècle.
Mais sur le plan planétaire et social on n’avait pas encore énuclée une vision et une structure vraiment nouvelle qui pouvait commencer à remplacer – comme follement désiré – celle théocentrique. Le scientisme de la techno-science, à lui tout seul, apparaissait encore insuffisant et peu stable en comparaison avec toute la beauté de l’architecture et la structure de vérité de la civilisation chrétienne. Celle-ci, non seulement est à l’origine de tout l’univers notamment occidental, mais l’a littéralement bâti brique par brique et clamé, en dépit de la destruction et de la désarticulation qui ont animé l’application de la terrible liberté de la révolution française.
Ainsi, la recherche d’un modèle politique et permanent, afin que l’idée du réductionnisme moderniste dit progressiste (c’est de cela dont il s’agit) puisse se réaliser et se pérenniser, a trouvé comme réponse accomplie et apparente l’étatisme.
Le modèle communiste, à l’origine du collectivisme étatiste grâce à son succès incontestable auprès de la « classe ouvrière européenne » pendant plus d’un siècle, n’a été utilisé que comme inspiration matricielle et non vraiment totalement intégrale : et ceci, naturellement car, entre-temps, il était en train de s’acheminer vers sa faillite.
La réponse culturelle, politique et économique finale a ainsi été donnée, complètement, par l’étatisme d’abord socialiste (juste avant c’était national-fasciste ou naziste) et, actuellement, par l’étatisme postmoderniste de type plutôt horriblement transhumaniste.
Surtout qu’avec l’écroulement mondial de l’utopie socio-communiste (déclarée universellement et spontanément en 1989), on est passé définitivement dans l’ère du postmodernisme.
Qu’est-ce qu’ au juste l’étatisme politico-économique postmoderniste ?
Habituellement, on situe presque toujours l’étatisme exclusivement dans la dimension économique car il s’agit de sa référence visible la plus matérielle et surtout immédiatement percevable : c’est l’État qui intervient dans la vie économique et s’assume, tout au moins nominalement, les responsabilités conséquentes à sa gestion politique et financière.
En vérité et ontologiquement – c’est-à-dire selon les règles naturelles et intrinsèques des réalités – on comprend qu’il s’agit strictement de l’affaire de la Personne, de la sociétés civile, donc de l’ensemble des personnes, à entreprendre, développer et gérer les activités même et surtout économiques. Mais, encore plus, il s’agit du travail humain propre à ces activités, celles de la plus noble collaboration coopérative entre les hommes et le Créateur dans la création continue de la vie et de la civilisation : aussi bien spirituelle que matérielle.
Ce travail, par définition, ne peut être que la réponse aux nécessités que les hommes, en toute liberté, rencontrent dans leur existence quotidienne.
S’il y a une seule et unique possibilité que l’État puisse intervenir dans les affaires économiques produites par le travail des hommes, elle est exclusivement en termes de subsidiarité. Cela veut dire que son intervention n’est justifiée que lorsque les citoyens sont éventuellement déficitaires ou incapables de le faire : par exemple, dans les sociétés primitives ou sous-développées. Jamais dans les sociétés modernes et, à par conséquent, dans celles postmodernes où le niveau culturel général n’est plus dans l’essentiel à fonder et construire !
Aussi dans les rares cas où, dans des sociétés dites « en voie de développement initial », l’État serait intervenu afin de créer de zéro une activité dans un certain secteur (d’utilité publique), il doit impérativement en sortir et se désinvestir de son emprise initiale et « missionnaire ». Quand cela ? Le plus tôt que possible, lorsque le processus du savoir-faire s’est constitué dans sa reproductibilité culturelle à l’intérieur de la société civile. Toutes les sociétés occidentales sont largement dans ces conditions. Autrement, l’État se pose en absurde et surréel concurrent aux activités privées identifiées propres à la Personne.
C’est l’homme et non l’État le protagoniste de la vie et du travail.
L’État n’a donc aucune nécessité, ni vocation, d’être présent dans les activités économiques. Il doit laisser l’initiative à ce qu’on appelle le secteur privé et en garantir le libre développement. C’est bien cette garantie qui est propre de sa fonction. Si par contre il persiste dans ce rôle non naturel, on a à faire avec la correspondante distorsion de l’étatisme.
Mais pourquoi étatisme moderniste et non seulement moderne ?
Parce-que le modernisme, développé à partir du début du vingtième siècle, a conquis la grande majorité des peuples au moins occidentaux. Ainsi l’étatisme s’est ajouté, surtout à partir des années 60-70, au modernisme du siècle passé. Lequel s’est caractérisé surtout par l’idéologie marxiste qui s’est évaporée jusqu’à avouer sa totale faillite en 1989. Mais, tandis que le marxisme se transformait toujours plus en relativisme propre à la « pensées faible », voire actuellement à la pensée unique et liquide, le modernisme s’est cristallisé comme conception au fond de la scène, cependant toujours activement opérationnel. C’est quoi au juste ce modernisme ?
Il n’est autre chose que l’athéisme ou l’agnosticisme qui, en refusant Dieu, essaie de concevoir l’homme totalement maître de lui-même, autocréateur et exclusif conducteur de son existence. Mais, comme l’homme a le besoin inné et ontologique de reconnaitre tout de même sa dépendance (car il est quand même né non à cause de sa volonté et destiné à mourir à un jour donné), il s’est créé comme idole le totem de la techno-science comme dominateur de la vie et de l’univers. Cette vision est entrée profondément en crise dans la dernière partie du siècle dernier. Ainsi, on est passé à l’ère du postmodernisme car la modernité avait beaucoup trop, désormais, de fausses et évidentes certitudes matérialistes. De la sorte, la postmodernité actuelle essaie de se fonder sur la toute dernière pensée dite liquide encore plus fragile, inconsistante et programmatiquement désemparée. Celle, la même, qui a même inventé d’une manière extravagante le Gender. L’étatisme a constitué, de la sorte, le soi-disant ancrage social, même si apparent mais de dimension, en compensation, gigantesque, pouvant donner un simulacre de solidité aux contemporains illusoirement maîtres mais réellement esclaves d’eux-mêmes. D’où l’étatisme postmoderniste.
Existent-elles des activités factuelles propres aux États des sociétés modernes et libres ?
Certainement en affirmatif. Elles sont des activités étatiques et, il va de soi, non étatistes. Ce deuxième adjectif indique naturellement l’anomalie bien dégradée du premier.
Alors, que sont-elles les activités qui sont et restent propres à l’État, par conséquent étatiques et non étatistes ? Fondamentalement, celles relatives à la Sécurité, à la Justice et à la Démocratie.
En tout cas toutes essentielles et minimales : en subsidiarité. Les hommes, même si non chrétiens, ne sont et ne peuvent pas être des anarchistes qui nient, tout simplement, l’État d’une façon primitive.
Une société, donc, sûre, juste et démocratique est une société libre, la plus libre jamais construite, à laquelle l’État minimalement structuré doit se mettre au service. Le critère pour juger ce passage est la liberté. Une société où la personne peut vivre en liberté au niveau maximum. C’est cela la première caractéristique par rapport aux valeurs la plus humaine : la liberté. Toutes les autres valeurs lui sont toujours subordonnées et dépendantes. La fonction primaire et essentielle de l’État est donc l’assurance à tous les niveaux de la liberté de la Personne. On peut avoir même des sociétés pauvres mais libres et des sociétés riches, très riches même, mais dictatoriales et horriblement sans liberté.
Toutes les activités de l’État doivent être consacrées, avant tout, à la liberté de la Personne : c’est aussi le sens de l’État de droit, très ancien et notamment romain.
Même la justice est toute interne à la liberté et à elle subordonnée. Nous verrons comme tous les conflits dans le monde dérivent de la supériorité inversée attribuée à la justice par rapport à la liberté. L’étatisme est donc exactement à l’opposé de la liberté. C’est-à-dire le problème originaire le plus grave de notre époque où l’État prétend de subordonner la valeur irréductible de la Personne. Et c’est justement cette prétention qui constitue le principe délictueux ab ovo, intrinsèquement et ontologiquement à l’attaque de la nature originaire du travail humain. Dans son essence, l’étatisme est par conséquent en opposition au nécessaire ajout de valeur à l’infinie richesse de la Création. Ainsi, la conception religieuse et non nihiliste, celle étatique et naturelle du travail, ne se limite pas à produire seulement de la valeur matérielle utile à calculer le montant de la TVA (la Taxe de la Valeur Ajoutée), mais constitue la valeur universelle avec la Création que seule la Personne inviolable et protagoniste peut concevoir et réaliser. Surtout, comme le précise dans une récente interview le fondateur de l’américain Acton Institute, Robert Cirico, un des plus grands experts de la Doctrine Sociale de l’Église avec Michael Novak (lequel avait été choisi par saint Jean-Paul II comme spécialiste économique de l’Église au début des années 80), l’État n’est même pas le premier partenaire dans l’association de subsidiarité. Avant de venir à l’aide de la Personne – précise Cirico – «…il arrive après la Famille, la communauté à elle la plus proche, et la société au niveau local. C’est lorsqu’on ne peut faire autre chose que l’État peut légitimement intervenir » !
Mais en quoi l’étatisme est-il la racine de l’anti religion et non seulement de celle politicienne, voire seulement économique ?
Souvent, même pas des grands responsables de l’Église catholiques savent opportunément se poser cette bonne et centrale question. Ou bien ils décident, le plus souvent autolaïcistiquement, des’abstenir à repondre. Et ceci, malgré que la toute première partie de la Bible elle-même, celle de la Genèse, soit consacrée justement au Travail : surtout celui exemplaire de Dieu. Je précise ici tout de suite ce que j’entends par religieux (mais ces idées ne sont naturellement jamais de mo sac). Je parle là de l’acception originale du mot religion. Celle globale et totale : religieux a comme étymon le latin « religare », relier le particulier à la totalité et vice-versa. À la hauteur et à la profondeur, il va de soi, du global qui demeure intrinsèquement dans chaque être humain et en constitue sa tessiture vitale. Chacun de nous – on le sait, grâce à l’immense culture chrétienne – n’est pas ce qu’il fait, ce qu’il croit être ou ce qu’il apparaît : il est beaucoup plus, infiniment plus, même au point que la chose dépasse l’imagination de la personne elle-même. Et c’est cette dimension qui rend l’homme à la foi incommensurable à ses pensées, à ses actes et, en même temps, totalement dans l’unité sacrée et mystérieuse avec chaque être humain autre que lui. La tradition chrétienne a toujours appelé cette grandeur avec le mot« transcendance », ou avec l’expression « à l’image de Dieu ». L’homme, même le plus volontairement obtus, cherche toujours l’infini de soi même : on a appelé cela le « sens religieux naturel » notamment décrit merveilleusement et de manière très moderne par père Luigi Giussani déjà depuis les années 50. Cette tendance irréductible et incompressible est soumise aux innombrables tentatives du réductionnisme de la part du nihilisme contemporain propre à l’étatisme. Sa propagande, jour et nuit, est diffusée massivement par le pouvoir multiforme du monde qui veut imposer que l’univers est gouvernable, doit être impérativement gouverné et exclusivement, par l’homme et ses seuls critères fondés sur ses désirs (notoirement aussi très muables).
La mort de Dieu est le Leitmotif de cette propagande criée mais en même temps, désormais, étrangement et systématiquement silencieuse dite objective. Et affirmé par une idée ludique correspondante à ce qui décrivaient même les situationnistes français au debout des années 60 avec leur « spectacle de la société et la société du spectacle ». Un concept analogue mais plus profond et articulé avait été conçu par l’écrivain néerlandais Johan Huizinga, notamment dans son livre Homo ludens publié en 1938. Mais la nature ludique de l’homme, si elle n’est pas reconduite à sa constante transcendance, peut même l’étouffer. Comme le disait surtout Gilbert K. Chesterton, il y a une centaine d’années, l’homme risque de faire la fin de l’araignée qui, après être descendue de son fil bien accroché à haut et avoir construit toute sa toile ingénieuse, décide curieusement de couper son fil d’ancrage : ainsi toute sa construction, fatalement, ne peut que se pelotonner autour de l’insecte devenu ainsi victime, en le paralysant et l’étouffant… L’égarement aveugle et autodestructif de l’homme contemporain, après avoir coupé et même dénié son rapport avec Dieu, ne pouvait être mieux illustré.
Voilà également décrit, avec cette métaphore bien appropriée, le projet masochiste actuel de l’étatisme avec son athéisme comme idéologie auto-démolissant tout l’univers harmonieux, révélé et construit en plusieurs millénaires.
Quel est le fondement de l’étatisme par rapport à la totalité et la globalité du religieux ?
Déjà il y a mille cinq-cents ans, saint Ambroise, évêque de Milan, chassa l’empereur de sa cathédrale après que celui-ci avait osé prétendre d’empiéter sur le pouvoir spirituel du prestigieux primatprovenant de Trèves, dans l’Allemagne de l’époque.
Jésus Lui-même avait fondé, pour la première fois dans l’histoire, le principe de la distinction des deux pouvoirs : celui spirituel et l’autre temporel. Que l’on se souvienne des ses propres mots évangéliques : « Donner à César ce qui est de César et à Dieu ce qui est de Dieu ». Depuis lors, toute la tradition ecclésiale avait conjugué cette distinction doctrinaire, au demeurant très moderne (que l’on pense à l’intégrisme ruineux de l’Islam !), avec le principe selon lequel la politique ne peut se fonder que sur la loi morale divine qui doit la bâtir, guider et soutenir. Sans loi morale pas de politique vraiment humaine ! Car c’est justement la politique étatique qui doit être au service de l’homme et non vice-versa comme il prétend l’étatisme. La loi de la distinction et de la séparation des deux pouvoirs ne doit pas fixer leur possible dichotomie, ni surtout la suprématie de la politique (le pouvoir mondain) sur celui spirituel : autrement, il ne faut pas se surprendre de la crapule politicienne.
Ici ça veut la peine de citer Dostoïevski qui écrivait, dans son sens négatif, « Sans Dieu, tout devient possible ! ». D’où la colère énergique, très énergique et bien fondée passée à l’histoire, de saint Ambroise.
Inévitable la comparaison avec le petit pouvoir majoritaire du Vatican actuel qui ne fait que chercher de courir après, ou avant, les décisions du pouvoir pour essayer de « composer » avec les incompatibilités politiques nihilistes antihumaines sans proclamer ses principes non négociables de référence !
Par exemple, contre celles impensables du Gender. Il n’y a rien à composer, ni à trouver des soi-disant médiations. Il faut tout simplement s’opposer à la déroute continuelle LGBT et le témoigner haut et fort. Et si on se retrouve en minorité quantitative, il faut continuer à lutter publiquement et se poser bien clairement à l’opposition. Tout simplement.
Tout autre politique ne peut qu’être hérétique. Pourquoi ?
Parce-que l’État étatiste affirme un principe dévastateur, d’un point de vue chrétien, et inhumain, d’un point de vue des lois terraines de ce bas monde : celui de la prédominance du pouvoir matériel sur le pouvoir spirituel. Et ceci en utilisant une vision évidemment non ontologique mais écervelée qui n’a rien à voir avec la rationalité.
C’est le cas, par exemple, de toutes ces soi-disant lois progressistes LGBT. Les lois fondées sur le réductionnisme théorique et électoral, et non sur la vérité totalisante et globalisante, sont toutes à l’encontre de l’humanité. L’humain naturel et celui chrétien coïncident toujours.
Comment se manifeste-t-elle la démarche actuelle de l’étatisme en Europe ?
Il n’y a aucun pays de l’Union européenne qui puisse actuellement échapper à un degré d’étatisme déjà très grave. Même des pays comme l’Hongrie, la Pologne ou la Slovakie qui, à raison de leurconnaissance parfaite des horreurs de l’étatisme communiste, sont constamment attaqués d’une façon féroce par le Parlement et la Commission européens qui lui contestent, indûment et sans aucun mandat (!), leurs lois même réactives mais toujours souveraines anti-étatistes. Les niveaux d’avancement de l’étatisme sont mesurés par la réticence à tout simplement ne pas en parler, ou à ne se limiter qu’à l’allusion légère et rare, sur le plan publique. Par exemple, on a une habituelle complicité de la part de presque toute la classe dirigeante et intellectuelle européenne et des différentes nations à cacher activement les catastrophes que je vais ci-dessous synthétiser, déjà accomplies depuis même des décennies. Ce qui en dit long sur le réel niveau d’idolâtrie que l’étatisme introduit structurellement dans les comportements humains.
Au lieu de demander l’intervention subsidiaire nécessaire, après que toutes ces autres communautés bien plus proches à la Personne aient pu le réaliser, le vice est celui de sauter ces corps intermédiaires naturels pour tout de suite faire intervenir, dans ce cas diaboliquement, l’État lui-même directement. D’une manière étatiste. Mais avant de commencer à énumérer ces désastres ainsi réalisés, il faut considérer qu’elles ont été poursuivies systématiquement et d’une manière accélérées depuis plus d’un demi-siècle. Et ceci aussi bien sur a) le plan global et religieux ; b) sur celui culturel ; c) sur le plan politique ; et enfin d)sur celui économique.
On peut donc dire qu’une véritable mutation, sinon déjà anthropologique, au moins profondément et gravement culturelle est en cours d’avancement de la part de l’étatisme de notre Vieux Continent.
Quelle est l’énumération des méfaits désastreux à la base de l’étatisme ?
Je me suis arrêté au douzième. Je les reprendrais un par un dans la deuxième partie ci-après de ce document.
1 – Avant tout, la monstrueuse dénatalité malthusienne comme idéologie toujours fausse depuis deux siècles (!) et dominante presque sans espoir : trois fois la population européenne non-née dès 1970.
2 – Puis une conception écervelée d’un hédonisme immoral et à crédit, misérablement sur les épaules des générations suivantes. Et ceci de la part déjà de deux générations à partir des années 60.
3 – Ensuite une conséquente pénurie dépressive de la demande interne des pays occidentaux sans précédents dans l’économie (cause principale de la crise totalement négligée par toute l’intelligentzia).
4 – Un endettement insoutenable et croissant jamais vraiment remboursé, même cyniquement.
5 – Une crise d’appauvrissement avec un chômage généralisé record et une précarisation supplémentaire surtout pour les jeunes (autour de 40-50% !) dans la plupart des pays européens.
6 – Un coût annuel gigantesque et paralysant des intérêts de la dette publique soigneusement caché.
7 – Un niveau de taxation pouvant faire pâlir les plus folles ambitions communistes, rendues même « normales » (déjà une génération a vécu n’ayant jamais vu et imaginé un autre niveau plus humain !).
8 – Un degré de falsification démagogique de la communication sociale jamais atteint dans l’histoire.
9 – La transformation en droits inaliénables et à légiférer des désirs individualistes et intellectualistes.
10 – La création d’innombrables clientèles corporatistes, parasitaires et immorales, démoralisant fatalement la vie sociale ainsi dépourvue de réelle téléologie de développement.
11 – La centralisation décisionnaire gouvernementale via un gigantisme coûteux et inefficient, même parlementaire et antidémocratique, fondé sur les privilèges illégitimes et endémiques de chaste.
12 – La déviation systématique des thèmes dits de réformes législatives centrées sur la spectacularisation et les mythes pour une soi-disant nouvelle société bureaucratique de « perfection » laïciste sans Dieu.
Ces douze désastres, qui sont en train de désarticuler et détruire, dans un faux ludisme logorrhéique et distrayant télévisuel, totalisant et de surcroît mortifère, pour toute notre civilisation, se célèbre dans une orgie rendue quotidienne d’irresponsabilité individualiste. Toute notre civilisation progresse à marches forcées vers un gouffre quasi inévitable, même si presque totalement caché et non-dit.
Deuxième partie
La description synthétique en douze points argumentés des désastres spirituels et matériels accomplis quasi silencieusement par l’étatisme postmoderniste.
Comment penser au développement de la richesse spirituelle, culturelle et économiquement matérielle dans la dénatalité massifiée ?
Premier méfait – Avant tout, la monstrueuse dénatalité malthusienne comme idéologie toujours fausse depuis
deux siècles (!) et dominante presque sans espoir : trois fois la population européenne non-née dès 1970.
La presque totalité des politiciens, des économistes et des intellos occidentaux n’en parlent pratiquement jamais. C’est rarissime qu’on entend une voix différente et dissonante. Même ladémentie ponctuelle des innombrables faux annonces de reprise économique n’a pas encore induit la quasi-totale majorité des observateurs économico-politiques à approcher la simple vérité autour de la plus grande crise économique de l’histoire : ni dans son analyse diagnostique, ni – il va de soi – dans sa véritable thérapie. Et pourtant des vrais prophètes en la matière – comme d’habitude pas trop écoutés et suivis – se sont clairement manifestés, avec intelligence et diligence, depuis plusieurs années.
Je résume brièvement, toujours très brièvement, si possible.
La crise économique en question n’a nullement commencé, comme on répète mécaniquement, en 2008-09 mais progressivement depuis la fin des années 60 jusqu’à l’explosion la plus éclatante, car cumulée, des dernières sept-huit ans. Que l’on se souvienne de la longue chaîne des dénommées crises dites sectorielles (les fameuses « bulles » et crisettes) qui se sont suivies jusqu’aux dernières dites subprimesnord-américaines. Déjà dans les dernières années 70, avec la crise sidérurgique, ou celle dite « boursière » en 80, voire celles « informatiques » de la fin de la décennie 90… Elles étaient toutes vraies. Mais très peu de véritables experts, plutôt illuminés et non par hasard religieux, voire totalement rationnels comme le grand écrivain et professeur d’universités, sir Jonathan Sacks (rabbin-chef en Grande Bretagne), ou Ettore Gotti Tedeschi (ex responsable des finances du Vatican et écrivain journaliste prestigieux) avaient vu, dans la série de toutes ces crises les épiphénomènes de l’intervention artificielle et contre nature de la part des hommes.
C’était quoi cette intervention non naturelle ?
Avant tout la dénatalité : l’ordre harmonieux de la vie a été bouleversé par le narcissisme et l’arrogance des hommes qui ont décidé d’intervenir, dans le mystère éternel de l’ordre du cosmos et du logos, avec la subjectivité de leurs désirs même faussement hédonistes. Ainsi en un demi-siècle, les démographes ont calculé qu’avec l’utilisation massifié de la pilule et la banalisation délictueuse de l’avortement généralisé, toujours dans le monde entier, un milliard et demi de non-nés sont resté dans les ventres des femmes contemporaines : l’énormité de trois fois la population européenne !
Avec la même progression épouvantable, les crises économiques – provoquées aussi par d’autres causes sérielles et technologiques, réelles mais marginales ou insignifiantes – se sont cumulativement suivies. Et ceci par simple et conséquent déficit de demande interne dans les pays occidentaux. La colossale dépression économique que nous connaissons n’en est que la conséquence primaire et progressivement immédiate.
Quelles sont-elles les origines de cette folie humaine ? L’idéologie étatiste !
Que l’on pense à la falsification aux dimensions océaniques du malthusianisme : depuis plus de deux siècles on pense, tranquillement comme s’il s’agissait d’une vérité éternelle, qu’il y a trop de personnes sur la Terre. Déjà l’anglais Malthus, chef historique de cette colossale stupidité éponyme, bien et pour longtemps partagée, affirmait, en bon arrière grand-père des scientistes rationalistes (nullement rationnels !), que la planète ne pouvait pas nourrir autant de populations. À son époque, début dix-neuvième siècle, on ne comptait pas plus qu’un cinquième de l’actuelle population mondiale. Et qu’en 2015 on a produit déjà plus de 150% que le nécessaire pour nourrir toute les peuples du monde.
Le problème de l’actuel faim du monde, dont parle justement Pape François, est provoquée par la très mauvaise répartition non équilibrée et équitable de toute cette production… (voir, par exemple, les informations de l’organisme mondial dédié à la question, la FAO).
Que l’on n’oublie pas, entre-temps, le piètre niveau de compétence et de la réelle ignorance coupable des innombrables dits « experts » encore idéologisés dans notre époque. Heureusement qu’une patrouille de vrais scientifiques plutôt anglophones, bien qu’en grand retard, vient de démontrer, au plus haut niveau culturel, l’anti-scientificité des idées malthusiennes encore aujourd’hui massivement crues et suivies. Et ceci, il va de soi, dans une vision rationaliste typique de l’étatisme idéologique et faussement totalisant, à l’enseigne de la religion qui par contre serait, selon ces nihilistes laïcistes, destinée à être éliminée.
Je présenterai, toujours dans ce document, les véritables raisons, non seulement idéologiques, de l’horrible et peu prête à être résolue dénatalité.
Comment vivre un hédonisme, de surcroît clochard, au dessus et criminellement de ses propres moyens ?
Deuxième méfait – Puis une conception écervelée d’un hédonisme immoral et à crédit, misérablement sur les épaules
des générations suivantes. Et ceci de la part déjà de deux générations à partir des années 60.
Pourquoi tous les pays européens ont commencé à s’endetter dans les années 60 et ils ont continué à le faire en en fixant même le pourcentage annuel maximum (au 3% du PIB) dans le Traité deMaastricht ? Parce-que, tout simplement, ils voulaient vivre – et continuent malheureusement à le vouloir – vicieusement comme des petits nababs (mais progressivement clochardisés), sans en avoir même pas les moyens. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire une génération d’adultes a décidé que ses enfants et petits-enfants auraient payé sa propre structure de vices soi-disant hédonistes.
Avec l’aide de guerres et d’épidémies, il était toujours arrivé l’exacte et naturel contraire : les enfants héritaient de leurs parents morts bien prématurément. Tandis que les deux dernières générations d’adultes se sont arbitrairement assurées d’une teneur de vie, graduellement et fatalement dégressif, sans l’avoir vraiment jamais gagné. Comment cela ? En s’endettant publiquement et non personnellement, par le truchement de l’État.
Entre-temps, leurs désirs privés ont été transformés en « droits publiques » : et le petit jeu de prestige était ainsi fait. Cette dette n’a fait qu’augmenter chaque année pendant plus de quatre décennies. Ces populations – européennes, hélas, les nôtres – ont continué à prétendre de leurs classes soi-disant dirigeantes et politiques que tous leurs désirs soient assouvis et même transformés en lois pour être pérennisés.
À la fameuse question emblématique d’antonomase « Qui va payer ? », on a trouvé rapidement la réponse (toujours plutôt silencieuse !) avec la complicité scélérate de l’État étatiste : « Les générations futures paieront ». Ainsi on est arrivé immoralement même à des endettements allant de plus de 60% (en France) à plus de 150% la production annuelle interne brute (des États méridionaux, mais aussi la Grande Bretagne avec 110%, et la Belgique avec 105%. En Italie 134%). Inouï !
Aucun père de famille n’aurait jamais pu recevoir autant d’emprunts comme on a pu faire en tant que citoyens de l’État étatiste. Aucune banque ou autre personne raisonnable lui aurait emprunté autant. Mais cela a pu être tout de même réalisé grâce à l’étatisme qui a garanti aux financiers que l’État ne fait, théoriquement, pas default, c’est-à-dire faillite (pourtant l’Argentine et la Grèce y sont déjà parvenues). Ainsi l’État est devenu structurellement et tranquillement délinquant : dans sa définition elle-même.
Il avait été déjà rêvé crapuleux bien auparavant et dont on avait eu des exemples partiellement réalisés dans l’histoire. L’État étatiste venait ainsi de naître en grande pompe (toujours silencieuse !) : l’État providence, dit même providence !
Et l’Allemagne qui a assumé ouvertement, dans les dernières années, le leadership européen si bien modérément et non sans beaucoup de réticences motivées par ses manies hégémoniques bien consolidées, reçoit les insultes quotidiens de la part de presque toute l’intelligentzia européenne (journalistes, intellectuels, politiciens et syndicats) car sa politique continentale est devenue légèrement moins crapuleuse sur le plan économique que les autres pays…
Pape François a beau à condamner la « dictature de la finance », mais aussi les catholiques se sont rendus et se rendent généralement complices dans la création de cette nouvelle classe néfaste de parasites devenus ultrapuissants (les financiers : fondamentalement les banques).
On le sait, emprunter de l’argent coûte de l’argent, beaucoup de sous : en l’occurrence tout cela est produit et serait protégé par l’étatisme.
Pourquoi les « experts » politiciens, économistes et intellectuels occidentaux ne parlent jamais de dénatalité ?
Troisième méfait – Ensuite une conséquente pénurie dépressive de la demande interne des pays occidentaux sans
précédents dans l’économie (cause principale de la crise totalement négligée par toute l’intelligentzia).
Après tant d’années, on risque de s’y habituer. Pratiquement tous les jeunes de nos jours croient même que l’économie et la vie en pleine crise actuellement en vigueur en Occident soient lanormalité. Il se contentent de croupir, même à plus de trente ans, encore dans quelques stage non rémunéré et dans la condition d’être entretenus « généreusement » par leurs parents et grands-parents. Ils arrivent également à apprécier paradoxalement le fait qu’ils sont des fils uniques, donc des héritiers exclusifs de leurs familles ou de ce qu’il en reste matériellement et spirituellement. L’idée qu’ils ont été victimes d’un holdup historique ne frôle pas leur imagination. Leur pauvreté économique et le manque de moyens pour leur avenir personnel les considèrent une fatalité ambigüe à laquelle ils ne savent pas donner une explication vraiment complète et rationnelle. Leur dimension de dépendance économique, dans une minorité pratiquement sans espoir, fait ainsi un seul block avec celle de la subordination vitale générale. Ils essaient d’y réagir en rendant obscurément virulente leur relation gratuite avec la famille et sa culture, avec celle de la politique et de la tradition. Ne fût-ce que pour affirmer une sorte d’indépendance identitaire qui se concrétise dans la dimension ludique et superficielle de leur juvénilité sociale.
Une « génération perdue » que l’on dit. Bref, ils vivent dans une dimension où le réductionnisme aussi existentiel, quoique particulier, est aussi roi.
Donc la pensée unique du pouvoir correspond totalement à cette vision dont ils croient être à tort les détenteurs uniques. Bref, ils sont généralement le résultat plutôt complet d’une assimilation totale à l’idéologie qui s’est déjà servie de leur substantiel assujettissement pour « fonder » une démarche générale vicieuse et irresponsable.
À quoi bon donc le pouvoir, c’est-à-dire les intellos, les journalistes, les politiciens, les syndicats, les associations culturelles et « religieuses », les opérateurs du monde invasif du spectacle (dont les jeunes font une utilisation sans aucune modération) devraient parler de la dénatalité ?
Leur problème primordial étant le consensus immédiat, il ne peuvent que constater leur grand succès pratique. Par ailleurs, les diverses formes de pouvoir sont ainsi faites qu’elles aussi se réduisent dans leur projectualité au point que tout le monde a tendance à s’assimiler fatalement vers le bas. Là où tout le monde s’identifie dans le même « esclavage moderne » constitué de consensus actif à la pensée liquideet « allègre » de la société du spectacle et du spectacle de la société. Là où règne le cynisme évasif et irresponsable. Les leaders qui ont réussi leur stratégie de conquête du pouvoir, de leur pouvoir privilégié personnel, s’adonnent même à parler de manière infâmante et allusive à la dénatalité en invoquant l’accueil indifférencié des émigrants et en justifiant leur soi-disant insertion en Europe comme la panacée, justement, à l’infertilité occidentale artificielle et volontaire avec leurs familles encore nombreuses…
Là ces leaders montrent même leur très mauvaise foi car il apparaît évident que les immigrés ne peuvent pas de s’intégrer – même s’ils le voulaient – dans une société en déclin et qui ne défend même pas un minimum d’identité. On ne s’intègre pas dans un système en lente déconfiture. Par ailleurs, avant qu’ils soient prêts à devenir efficacement actifs et économiquement positifs, il y aurait la nécessité, actuellement, d’un processus d’au moins deux générations, et encore ! Si toujours ils arrivaient à choisir de ne pas poursuivre des projets hégémoniques, comme beaucoup d’analystes prévoient, en affirmant leurs cultures naissant de religions de leurs provenances. Au détriment il va de soi, de la civilisation occidentale tant haïe.
Deux générations, le temps donc, en tout cas, d’une petite éternité : une cinquantaine de futures années à peu près très imprévisibles. On est arrivé ainsi, comme dans tout passage de témoins dans l’histoire des civilisations, au point qu’on invoque le « barbare envahisseur» en aide désespéré et inutile à sa propre société obscurément déclinante et considérée en effet mourante !
La folie autodestructrice de l’étatisme aveugle a des logiques objectives déjà vues maintes fois dans l’histoire. Seulement que dans ces cas, la civilisation chrétienne n’était pas considérée à l’article de la mort. Et, ce qui est encore plus grave, il y a une grande partie de l’Église et de mouvements ecclésiaux qui suivent même ces idées à la mode antichrétiennes outre que antihumaines.
Comment arriver au pays de cocagne où ne pas pouvoir rembourser les dettes copieusement et facilement contractées ?
Quatrième méfait – Un endettement insoutenable et croissant jamais vraiment remboursé, même cyniquement.
Les Européens y sont pratiquement déjà arrivés ! Il peut apparaître incroyable mais c’est déjà comme ça. Les protestations nationales des presque tous les pays de l’UE adressées à Bruxelles ne sont autre chose que demander encore plus de dettes : ce qu’on appelle aussi par les mass-médias avec euphémisme « Plus de flexibilité ». Les opposants à cette politique de quémander comme des petits garçons mineurs à ses propres parents un peu plus d’argent de poche, ceux qui sont définis les
populistes mais non seulement, revendiquent de pouvoir sortir de l’Europe. Par ailleurs, les populistes sont généralement eux aussi très étatistes et ils veulent sortir de l’Europe pour être libres de réaliser des politiques collectivistes et, par exemple, inflationnistes. Les deux attitudes sont symétriques mais substantiellement identiques et irresponsables.
Tout d’abord, il y a l’ignorance de l’histoire où déjà les Grecs anciens avaient créé le mythe où l’actuelVieux Continent disposait d’une identité non seulement géographique. Le tout symbolisé par un taureau énergiquement imposant et une belle jeune fille, ravissante au point d’être vraiment… ravie, mais assise à son aise sur le puissant dos de la bête en course… C’est comme cela que nos ancêtres au moins culturels avaient préfiguré notre union continentale !
Ainsi les attitudes actuelles irresponsables et sans panache sont incommensurables avec la vocation européenne qui ressort de millénaires. Elles font honte à l’idée conjuguée de force et de beauté, virile et féminine, d’un continent qui ha littéralement généré – si on peut dire – le monde universel.
L’étatisme continental, devenu typiquement européen, est très loin de ce model intrinsèque de civilisation qui a fait la grande histoire du monde. Il est la négation de tout ce qui est sous-tendu même sur ses dégénérations qui, actuellement, la rendent apparemment si faible et peu signifiante. Mais ce n’est pas sa nature géographique et culturelle qui est petite. C’est sa dépravation étatiste qui l’a abrutie dans son actuelle condition indigne et imprésentable. Et ce n’est pas le manque d’hommes d’envergure à la présenter à la hauteur de sa grandeur : trois catholiques qui l’ont même refondée récemment (dans les années 50) dans la modernité, « à la recherche se son âme », comme il disait Schuman, en compagnie de De Gasperi et Adenauer. Sans parler de De Gaulle qui l’avait dimensionnée, justement, du Portugal à l’Oural : plus de 800 millions actuels d’habitants.
D’un point de vue économique, il faut regarder à son potentiel spirituel et intellectuel qui est certainement encore parmi les plus imposants sinon le plus imposants au monde !
Il suffirait que l’Europe en prenne conscience pour dépasser ses petitesses infâmantes que l’étatisme lui a collé à sa peau mais non vraiment, pas encore, à son cœur tout de même bien battant.
Personne peut croire vraiment que le multiforme patrimoine historique, culturel, linguistique, artistique, entrepreneurial et économique d’antan et encore aujourd’hui le plus riche du monde, puisse être réduit à un minable petit village de cocagne en vue d’appauvrissement pour assouvir les vices d’un peuple rassasié, fatigué mais toujours, à bien voir, assez vital. Il suffit de regarder l’immense désordre d’énergies égarées qui parcourt toute l’Europe à partir du Brexit jusqu’aux incertitudes des issues aux élections en Italie et en Espagne.
Et surtout, on a à faire à un continent déjà assez fatigué et déçu de son étatisme dont on commence à voir tous les horreurs. L’absurdité insoutenable de sa dette ne pourra plus être acceptée passivement encore pour longtemps.
Pourquoi avoir affirmé que l’étatisme constitue la maladie la plus grave et importante de notre époque ?
Cinquième méfait – Une crise d’appauvrissement avec un chômage généralisé record et une précarisation supplémentaire
surtout pour les jeunes (autour de 40-50% !) dans la plupart des pays européens.
Certes que les désastres provoqués par l’étatisme sont si graves et dévastateurs qu’on a du mal à croire qu’ils puissent encore échapper longtemps aux Européens afin qu’ils commencent à vraiment les réparer. Il n’est pas possible que les corrélations entre l’interventionnisme abstrait, forcé et ruineux de l’État, dans les domaines propre de l’initiative intelligente et diligente de l’homme, puisse encore tarder à se mettre en évidence à l’attention prioritaire, aussi encore endormie soit elle, des Européens.
Dès qu’on parvient à ne plus espérer dans la « loi de l’asymétrie de Reagan », on devrait avoir un grand retour de bâton. C’est quoi cette loi de Reagan ?
Le vieux sage président californien, présenté à l’époque comme un modèle d’imbécilité par l’intelligentsia européenne – ce qui devrait assurément mériter, à raison, l’inversion de l’insulte – avait défini déjà dans un livre volumineux et dense d’idées non seulement prophétiques mais de simple constatation, le fonctionnement de cette « loi ».
Dans l’espoir de bénéficier des avantages analogues accordés aux clientèles étatistes, le succès du consensus des grandes masses à cette politique étatiste et écervelée était garanti. Mais, dès que les effets pervers commençaient, et commencent à se manifester, la réaction à l’Etat patron et esclavagiste peut même devenir virulente !
C’est même le cas depuis quelques années dont on commence à apercevoir cette inversion de tendance en Europe : l’inévitable appauvrissement des sociétés, le chômage généralisé et une précarisation certaine de tutte l’économie apparaissent de plus en plus aux yeux même des plus corrompus et tranquillisés. Et il commencent à apparaître dans leur vérité et non selon les explications (falsifiées) du pouvoir. D’où l’instabilité politique endémique de beaucoup d’importants pays européens, il va de soi étatistes. Certes les aspects culturels échappent encore plus.
Mais la chose la plus bouleversante est donnée par la constatation pénible que cette politique indument interventionniste amène fatalement et progressivement tout droit à la situation où les enfants n’auront droit qu’à un niveau de vie bien inférieur à celui de leur parents.
C’est déjà largement le cas !
La chose, aussi pour des progressistes de gauche (mais également de droite) très réifiés, résulte on ne peut plus décevante et tout de même inacceptable. Il est arrivé déjà maintes fois que la réaction à cette falsification de grandeur océanique provoque la juste réaction « asymétrique », comme disait Reagan et comme on avait directement constaté dans l’expérience directe américaine. Qu’ils se dépêchent donc les leaders étatistes à changer de registre, car leurs politiques interventionnistes, même si seulement implicitement soutenues avec aussi un certain silence complice, ont déjà trop duré. Le temps du renversement devrait s’approcher.
Le cancer, si bien mortel, peut être soigné encore à temps, même si en grand retard et à grands frais.
Peut-on toujours cacher et neutraliser un éléphant dans un magasin de porcelaine ?
Sixième méfait – Un coût annuel gigantesque et paralysant des intérêts de la dette publique soigneusement caché.
Dans le temps, pas plus que le moyen terme, il n’est pas possible de tout cacher. Aussi bien l’inertie des choses que l’inévitable puissance de la vérité donnent échec à la volonté d’escamoter la réalitémême attentivement falsifiée. Et puis il y a toujours l’intervention de l’« Esprit Saint lequel – on le sait –souffle où et quand il veut » : l’intelligence humaine est bien sûr manipulable, mais jamais tranquillement pour très longtemps. Tout le système politique, culturel et économique du postmoderne massifié se fonde, malgré la logorrhée infinie dont il est entouré et nourri, sur le non-dit dans un océan de mots. Sur l’allusion tout au plus avec un bon mot…
Pourquoi ?
Pour la simple raison que le système du pouvoir est centré lui-même sur le réductionnisme. Toute communication, bien que répétée et réitérée jusqu’à la nausée par la puissance et les moyens multipliés des mass-médias, est réduite à sa portion la plus simple et superficielle.
Ce qui est effectivement communiqué – même avec la complicité des journalistes qui sont à la fois généralement incompétents et falsificateurs, outre que d’une façon escamotée hétérodirigés par leurs puissants patrons éditeurs très rares dans le monde – est toujours un simulacre de nouvelles essentielles.
En fait, on remplit en saturant la mémoire et l’attention du spectateur-auditeur avec une pluie, souvent des fausses tempêtes, de nouvelles substantiellement inutiles ou marginales, voire sans importance (surtout si privées de jugement moral et non moraliste), afin de rendre invisibles les véritables questions. Les masses populaires ne demandent pas autre chose : leur intérêt principal est polarisé sur le ludique et le facilement réceptif.
Et, comme la réalité est inévitablement profonde et complexe, ils se contentent béatement d’en avoir une faible représentation ou, le plus souvent, une version standardisée.
Mais à la longue, même les stratégies démagogiques les plus sophistiquées ne tiennent plus : l’éléphant dans le magasin de porcelaine est tout de même remarqué. Même pour les inévitables désastres très bruyamment provoquées.
Ainsi, on peut découvrir que le coût annuel de la dette, pour les intérêts qu’il faut toujours payer cash ponctuellement, est extraordinairement élevés : même deux ou trois fois le montant de ce qu’on appelle une « manœuvre budgétaire » ou bien une vingtaine de fois le budget qu’on arrive à consacrer à l’emploi des jeunes (considéré le problème le plus grave européen).
On commence donc à comprendre la crapule des dettes publiques étatistes.
On commence ainsi à comprendre aussi le pourquoi des économies sociales et entrepreneuriales qui sont pratiquement paralysées avec des investissements risibles.
Leur seule utilité est de pouvoir en parler à la télé, de la part des gros légumes, pour en produire des « effets annonces » de propagande. Les politiciens au pouvoir sont particulièrement friands de ces annonces qui leur permettent le maintien de leurs majorités de gestion.
Étatistes, naturellement.
Comment réaliser réellement le communisme postmoderniste et en pratique, sans le dire ?
Septième méfait – Un niveau de taxation pouvant faire pâlir les plus folles ambitions communistes,
rendues même « normales » : déjà une génération a vécu n’ayant jamais vu et imaginé un autre niveau plus humain !
À plus d’un quart de siècle de la faillite simplement avouée du communisme, aussi bien à Moscou qu’à Berlin ou à Beijing, l’Occident étatiste pouvait déjà vanter de l’avoir réalisé, presque totalement sur le plan économique et dans ses pays européens. En quoi mesure-t-on, en effet, le degré de communisme que tout le monde considère à présent théoriquement totalitaire sur le plan historique ? Du niveau de taxation, c’est-à-dire du niveau économique réellement accaparé par l’État par rapport à l’économie privée et libre. Nous avons commencé à assister à la première diffusion – encore malheureusement confidentielle de la part de certains rares médias catholiques extrêmement libéraux ou d’opposition – du concept « tax freedom day ». Il s’agit de la détermination du premier jour de l’année où les citoyens d’un pays terminent de travailler pour payer les taxes de leur État et commencent à gagner librement pour eux-mêmes.
Il s’agit d’un simple indicateur quantitatif pour définir, chaque année, le véritable degré de liberté économique, donc presque global, dont ils devraient disposer les populations. Le mécanisme, rigoureusement calculé arithmétiquement, a été inventé au milieu des années 70 par les célèbres « Chicago boys », les libéraux américains fidèles au Prix Nobel, Milton Friedman, méprisés et calomniés avant tout car ils étaient soucieux de la liberté des peuples face à l’ingérence agressive et progressive des États. En effet les États étatistes ne peuvent que émettre des tonnes de taxes pour équilibrer leurs budgets océaniques, fatalement toujours croissants et tragiquement en déficit constant.
Afin de permettre la claire visibilité pour la conscience des multitudes, l’idée exprimée et avancée était d’afficher sur les places des mairies de chaque commune dans le monde au moins développé cette date fatidique pour que tout homme puisse savoir quel est son réel niveau de liberté : la valeur première et la plus élevée – si bien qu’apparemment exclusivement humaine – dans sa propre vie.
Jésus avait déjà affirmé que « la Vérité vous rendra libres ».
Mais même l’État pourrait relativement le faire ne fût-ce que par défaut et d’une manière limitée aux valeurs mathématiquement calculables.
Non seulement aucun pays au monde n’a pas mis en place ce très simple instrument signalétique de grande culture civique, morale et même religieuse, mais toute la « classe dirigeante » occidentale l’a soigneusement caché à tout public. Qui, sinon des spécialistes connaissent aujourd’hui, après une quarantaine d’années (!), la signification du « tax freedom day » ?
Ainsi, aussi bien des gouvernements de gauche que de droite ont pu continuer tranquillement dans leurs activités d’installation du colossal étatisme dit assistentiel dans tous les pays occidentaux, même si en différentes mesures et degrés. L’on ne dérange pas les conducteurs.
Mais la supercherie ne s’est pas arrêté à ce stade. Même les toutes dernières publications (pratiquement toujours tenues inconnues au grand public) concernent des calcules fondées exclusivement sur la moyenne nationale. Il va de soi que celle-ci ne comprend pas les chômeurs, les marginalisés par la pauvreté et l’inévitable misère, les inactifs volontaires, tous de facto non taxés ou au minimum souvent insignifiant. Sans parler des fraudeurs du fisc. Pour avoir une idée de la dimension de tout ce beau monde, il suffit savoir que la moyenne européenne des pensionnés et prépensionnés est de 56 ans et quelques mois ! En considérant que pas mal de vieux schnocks comme moi travaillent tranquillement et heureusement à plus de 72 ans ! Ce qui fait que les dates déterminées sont en réalité très optimistes pour l’essentiel des contribuables honnêtes et actifs. Il y a une quinzaine d’années, j’avais moi aussi calculé, pour mon cas personnel, que je devais travailler quotidiennement pour payer toutes mes taxes jusqu’à 16 heures moins quart. Ou bien, sur l’année, jusqu’à la fin du mois d’août, début de septembre ! Fatal donc que pour gagner ma vie convenablement je devais, comme presque tous les petits patrons, rester au poste dans mon agence (mon head office à Bruxelles) jusqu’à très tard et y consacrer aussi mes week-ends et souvent mes vacances. Tout au moins en partie.
En France on est même arrivé à la taxation hyperbolique et absurde de 75%. Gérard Depardieu, le fameux acteur du cinéma, a renoncé aussi à sa nationalité française pour y échapper et pour évidente indignation : il est devenu russe car la patrie du communisme n’avait jamais atteint réellement un niveau de folie taxative analogue.
La Cour Constitutionnelle française a aussi donné tort à l’actuel gouvernement collectiviste. Mais la plupart des étatistes actuelles, des socialistes sous le commandement du président François Hollande en chute verticale de popularité, ont réintroduit, arrogamment et incroyablement, cette loi qui permette de travailler pour ne réellement retenir plus qu’un quart du gagné en direct : on devrait soustraire également des taxes indirectes ! Pourquoi, alors – pourrait-on se demander – se donner la peine pour travailler, tout au moins pour la grande majorité sceptique ou incrédule à tout autre motivation vertueuse ?
Mais voyons ces dates publiées attestant notre – soi-disant réelle liberté européenne. Si bien qu’elles soient plus que optimistes, il en ressort qu’en France il s’agit du 19 juin (en tête en Europe avec, ex-æquo, le Danemark), en Belgique le 17 juin et, en Italie, le 2 juin. Ah si les masses populaires savaient précisément tout cela ! Même avec ces dates précisément calculées mais d’une façon approximative pour les producteurs : la moyenne permet toujours de pondérer entre deux personnes, l’un qui mange deux poulets et l’autre pas, que tous les deux en mangent évidemment un…
Au début des années 60, l’on ne dépassait pas (déjà !) la fin du mois de mars dans le « tax freedom day ». On comprend pourquoi il a fallu une quarantaine d’années pour seulement commencer à divulguer – encore confidentiellement et par des publications en réseau, non à soutien des gouvernements – ces dates effrayantes et, à la fois, dépressives. Il ne faut pas être des « experts » en la matière pour juger ces durées au service esclavagiste de l’État pour des monstruosités s’assujettissement déjà inconcevables par le bon sens.
Ici en Belgique, un pays à peine plus grand que la Lombardie (que je connais bien après mes quarante ans que j’y vis avec ma famille et mon entreprise), on comptait en 2014-15 un million et quatre-cent-quarante-cinq mille fonctionnaires d’État. Presque autant que de travailleurs dans le privé ! Cela dure depuis des décennies.
Et il n’y a aucun parti politique qui dispose dans son agenda d’une réduction, même partielle, de cette situation pléthorique et insensée. Que l’on réfléchisse : il n’y a pas moins que quatre ministres de l’économie !
Même les jeunes – pratiquement ignares de tout cela – sont silencieux et objectivement consensuels : ils n’ont jamais vu et entendu de leur vie autre chose.
Comment engendrer le consensus, de la part d’un régime étatiste, dans une société dite de la communication ?
Huitième méfait – Un degré de falsification démagogique de la communication sociale jamais atteint dans l’histoire.
Il s’agit là de la plus grande contradiction factuelle de notre contemporanéité politique : une société de tous les droits et de la transparence mais à l’intérieur d’une gestion destinée à devenir de plus enplus directement décisionnaire et concentrée. Bref, autoritaire sinon dictatoriale, dans les faits. Opposition celle-ci évidemment et totalement antagoniste. D’où l’apparente alternance des partis au pouvoir dit démocratique. La compétition pour la conquête du pouvoir politique ne peut se jouer que sur la pratique de la falsification sociale et de la démagogie la plus sophistiquée. Tous les partis sont tombés dans ce piège historique. Même ceux d’inspiration catholique. Progressivement leur possible idéologie s’est transformée en politically correct, puis en pensée unique. Une véritable alternative culturelle et politique au système en vigueur ne peut donc se configurer que dans une refondation totale de la morale, à la lumière de sa Vérité révélée. Il faut donc avoir le courage d’être actuellement en minorité, et non seulement en opposition culturelle, mais également à l’opposition parlementaire et gouvernementale.
À la massification de la démagogie du pouvoir, on ne peut vraiment s’opposer qu’avec le témoignage de vérité de la non-négociabilité de principes essentiels du christianisme. C’est-à-dire les principes, dits ratzingeriens, non négociables que même l’Église semble avoir abandonné après les démissions du pape qui les avait décrits et prescrits. Tous les discours tendant à essayer de freiner le pouvoir dans ses excès, et – comme ils disent – pour « concrètement » améliorer ses lois mais d’une manière fatalement et objectivement complice, non seulement sont destinés à se rendre nuls et ridicules, mais ce sont déjà manifestés trompeurs et démagogiques. Deux adjectifs ceux-ci communs à l’action de tout actuel gouvernement traditionnel et étatiste, même si dénommé abusivement « réformiste ».
Le manque d’analyse de l’étatisme ou son insuffisance amène en effet à des erreurs fatalement très graves et généralisés.
Par exemple, tout le mouvement politique dit du Brexit ne fait que jaillir que de cet erreur de fond. Comme l’analyse de la crise économique n’a pas été vraiment réalisée, on a attribué à l’affiliation en soi à l’Europe les responsabilités de la dépression culturelle et économique. En effet, c’est de l’affiliation à une Europe étatiste, très étatiste, et non libérale qu’il s’agit. Pour les mêmes fausses raisons, chaque pays européen devrait sortir de l’Union Européenne. Chose du reste à l’ordre du jour…
En pratique on finit toujours par échanger les causes par leurs effets.
Quelle est le point clé de la mutation de l’action sociale et politique aujourd’hui indispensable ?
Neuvième méfait – La transformation en droits inaliénables et à légiférer des désirs individualistes et intellectualistes.
Aujourd’hui le niveau de falsification de tout étatisme sur le plan social et politique est tel que l’on ne peut plus intervenir publiquement si on n’a pas le courage de risquer d’apparemment scandaliser etdérouter les masses dites populaires. À l’opposition de la tendance à tout transformer en droits, même pour les instances des désirs les plus individualistes dépourvus totalement d’ontologie et de sens, il faut avoir le courage d’affirmer ce qu’on a appelé, avec une intransigeance apparente, les « principes non négociables ». Rien de plus insupportable pour l’actuelle mentalité relativiste ! Il ne faut pas avoir honte du christianisme qui, comme il a été et comme actuellement il est le cas, apparemment ne rencontre pas le succès direct et immédiat des populations abruties par la réification étatiste. Par ailleurs, la grandioseDSÉ (Doctrine Sociale de l’Église) n’est malheureusement pas assez connue ou appliquée. Même pas par beaucoup d’évêques et de prêtres. Il y en a également qui, au lieu de suivre la sapience ultramillénaire concentrée dans le Compendium publié en plusieurs langues par le Vatican en 2006, s’improvisent avec ce qu’on appelle le « pastoralisme » hétérodoxe, systématiquement désastreux dans son ignorance même bien calculée. Le responsable de la DSÉ, monseigneur Giampaolo Crepaldi, s’en est même plaint publiquement avec un article important en 2015 dans Tempi, hebdomadaire catholique et giussanien milanais.
Ce pastoralisme, pratiquement individualiste et intimiste, suit souvent, de facto, les idées autolaïcistes et spiritualistes qui sont propres d’une certaine dernière Église catho-protestante et relativiste de nos jours. La « dictature du relativisme », dont parlait pape Emérite Benoît XVI, est à la base de ces principes tout à fait politiciens qui courent après les masses abruties par la pensée unique et liquide de notre temps : même s’ils se déclarent catholiques, parfois même très catholiques. Lequel modernisme dit égalementcasuistique veut tout transformer en droit social laïc (en réalité laïciste !), aussi les plus illégitimes et destructeurs de l’ordre naturel.
Il vient d’être publié intégralement dans La Bussola quotidienne, un journal en ligne italien catholique, le dernier essai de monseigneur Michel Schooyans, professeur belge de Louvain-la-Neuve, sur la casuistique. Cette hérésie du dix-septième siècle bien combattue par Pascal, est revenu de pleine actualité car une très grande partie de la catholicité est devenue très casuiste, surtout ces dernières années. Qui sont-ils ces casuistes ? J’ai l’intention d’en reparler d’une manière approfondie dans ce blog. Mais d’une façon synthétique – comme magistralement écrit par Schooyans – il s’agit surtout de prêtres et évêques qui commentent la DSÉ non sur sa base de vérité mais sur le critère d’intention ou du fait de ne surtout pas se faire des ennemis. Par exemple, ces spéculatifs plutôt malins (responsables aussi de mouvements ecclésiaux !) cachent les mots évangéliques de Jésus comme « Je suis venu pour vous apporter l’épée et non la paix », et détournent avec leur pasteuralisme subjectif et opportuniste (toute la casuistique y est représentée !) le nécessaire et éternel témoignage, même si rude, ou bien réputée « inopportune » : saint Paul avait éclairci qu’il faut toujours témoigner, même « inopportunément ». Aujourd’hui la casuistique est, il va de soi, symétrique et dépendante de l’étatisme. Même au risque – ou avec la certitude – de se faire des ennemis déjà par ailleurs acquis à la militance contre la Vérité éternelle. Christ est mort sur la croix face à une marée d’ennemis qui L’ont condamné en Lui préférant même le malfrat assassin Barabbas de la première manière…
Comment éviter la corruption, la subordination ou la paralysie de grandes tranches de population cliéntèlisées afin de les soustraire à la téléologie étatiste ?
Dixième méfait – La création d’innombrables clientèles corporatistes, parasitaires et immorales, démoralisant
la vie sociale ainsi dépourvue de réelle téléologie de développement.
Il y a un épisode déjà devenu emblématique qui, à lui tout seul, illustre parfaitement les effets et la cause de l’étatisme postmoderne. Il s’est passé en Italie, pays très étatiste par antonomase (c’était lepays doté du Parti Communiste le plus important d’Europe), au début de cette année 2016. Il a été décrit dans un article publié dans le quotidien catholique en ligne, Il Sussidiario.
L’auteur du papier est Giorgio Vittadini, une des figures de tout premier plan du mouvement ecclésialCommunion et Libération. Vittadini est également un des plus grands experts au monde de la subsidiarité et il est aussi professeur de statistique à l’Université de Milan. L’antécédent à l’épisode en question est le fait que la région Lombardie est parmi les plus riches et les mieux gérées sur le plans politique et économique en Europe. Elle devrait aussi constituer le modèle de gestion de toutes les régions italiennes. Mais hélas, ce n’est pas le cas ! L’article de Vittadini, magistralement écrit comme d’habitude, est un complet commentaire à une enquête statistique et comparative sur le plan comptable et qualitatif entre toutes ces régions d’Italie et celle de la Lombardie. Il en ressort que les autres régions de la Botte emploient l’incroyable chiffre de 750.000 fonctionnaires publiques en plus (!) par rapport à ceux en fonction en Lombardie (laquelle n’est nullement sous-développée en emplois) . Et ceci, malgré la qualité d’excellence de ces services lombards et en considérant le médiocre niveau qualitatif des autres régions : c’est de ces localités, surtout du sud, qui viennent – par exemple – régulièrement à se faire soigner dans le système de santé dans la région leader… De surcroît, le travail statistique très minutieux a mis en évidence que le coût pour la fourniture des mêmes services dans toutes ces autres régions est même supérieur de 15%, en supplément à celui de la Lombardie. Vittadini a ainsi produit un article impeccable et démonstratif du niveau hautement et scandaleusement étatiste dans tout le pays.
Mais, malheureusement, il y a un « mais » qui a vraiment tout gâché ou rendu vain.
Vittadini, déjà d’emblée dans son papier a tenu à préciser qu’« il n’est pas question de licencier les 750.000 fonctionnaires excédentaires » !
Tous les étatistes italiens et européens (tous à la même enseigne) ont été ainsi rassurés ! Dans le même paragraphe, Vittadini, après avoir avancé la preuve d’une supercherie gigantesque et coupable, d’une immoralité non seulement économique sans précédents historiques, semble se montrer tout content et satisfait d’avoir condamné sans aucune peine. Et même en l’excluant !
Voici décrit l’incroyable « épisode » montrant la dichotomie schizophrénique, surtout de la part d’un catholique engagé et réputé de grande qualité personnelle, par rapport à un constat étatiste effrayant par sa gravité océanique : 750.000 parasites à continuer à entretenir pour un résultat téléologique, en surplus, totalement inacceptable !
À peine quelques mois auparavant (en 2015), un autre grand expert, mais citoyen américain, Edward Luttwak, avait avancé des conclusions analogues, même à la télévision italienne, auxquelles étaient arrivés aux États-Unis avec une autre enquête autonome sur l’étatisme en Italie. Prudemment, il avait inutilement affirmé qu’au moins 750.000 fonctionnaires (curieusement les mêmes en quantité), devaient être tout de suite licenciés car, non seulement excédentaires, depuis des décennies, mais surtout dommageables pour la moralité et le fonctionnalisme étatique.
Il n’avait même pas été pris au sérieux : aucune suite, même pas dialogique ou de contestation à ses propos. En réalité, on avait déjà eu un exemple analogue en Grande Bretagne, et bien concret : pendant sa campagne électorale, Cameron avait promis 500.000 licenciements immédiats de fonctionnaires britanniques eux aussi très excédentaires malgré les écrémages déjà effectués à l’époque de madame Thatcher. Il gagna naturellement les élections et n’en licencia que 490.000 en en épargnant 10.000, en tant que policiers et enseignants : deux secteurs considérés justement stratégiques.
Et ceci, non comme en Italie où l’on trouve actuellement , à la place du classique maître, trois enseignants aux primaires. Pour cette chose, je suis toujours furax : mes primaires je les ai fréquentées heureusement e profitablement dans la même classe (nous étions plus de trente) de mon frère de deux ans mon cadet : cinq classes et deux maîtresses, tous ensemble, comme à la court de récréation et dans la famille !
Personne parla en Europe continentale de l’épisode britannique, selon le habitudes autoritaires étatistes, c’est-à-dire selon le projet de rendre l’État dominant sur tout d’une façon antagoniste, y compris sur la religion et sur la liberté humaine. Les médias aussi restèrent dans le silence afin de protéger l’idée qu’un pareil licenciement étatique ne pouvait pas, ne devait pas, être possible « chez nous »…
Et ceci, pendant que tous les secteurs privés, dans les derniers quinze ans ont licencié en Europe sans broncher plusieurs millions de travailleurs devenus évidemment inutiles : aussi bien à cause de la pénurie que du progrès technoligique !
L’attitude étatiste et activement complice de Vittadini corresponde ainsi au positionnement usuel des leaders européens. Mais également des masses abruties par une cinquantaine d’années d’assistentialisme à gogo : je n’ai pas de nouvelles d’une possible ou moindre protestations à ces propos, du reste même méconnus à la grande majorité.
Ainsi se poser la question d’éviter la corruption, la subordination et la paralyse des populations relève aujourd’hui encore du rêve béat. Non seulement en Italie : il y a même pire ailleurs.
Il y a-t-il moyen d’empêcher la centralisation anti-démocratique et démagogique de l’étatisme falsificateur ?
Onzième méfait – La centralisation décisionnaire gouvernementale via un gigantisme coûteux et inefficient,
même parlementaire et antidémocratique, fondé sur les privilèges illégitimes et endémiques de chaste.
La question de ce petit chapitre est tout de même toujours chrétienne. Face à la vérité, Jésus n’a jamais choisi l’efficacité. Il a choisi plutôt de mourir sur la croix insulté et torturé comme unmalfaiteur. C’est celle-ci la raison du grand scandale de l’histoire et l’origine de la persécution permanente des chrétiens. Malgré ses activités importantes et incessantes – même jusqu’au martyre – les chrétiens n’ont que l’obligation du témoignage. Comme pour Jésus Lui-même. Mais finalement, qu’est qu’il y a de plus « efficace » du témoignage ? Après avoir tout fait humainement, pour témoigner de leur foi et de leur rationalité, les chrétiens sont ainsi quittes existentiellement. Ils peuvent être sereins d’avoir aimé, profondément aimé, faire leur propre devoir de témoignage intime, privé et publique. Au dessous de ce niveau, c’est intimiste, spiritualiste (casuistique) et … opportuniste. Au dessus de ce niveau, c’est-à-dire dans le narcissisme du protagonisme autonome et auto-suffisant selon lequel la vie et le salut ne dépendent que de l’homme lui-même, on devient damné dans le relativisme du mensonge et dans l’égarement de l’opinionisme subjectif et improvisé. Le politically correct et la pensée liquide de notre époque ne font qu’affirmer l’inexistence de la vérité, donc l’impossibilité de se faire sauver.
À vrai dire, le problème du salut éternel, qui commence – comme on sait – ici tout bas, ne se pose même pas. Le pouvoir politique, mais aussi culturel et économique, tend par conséquent à la soi-disant efficacité (mais quelle efficacité et à la faveur de qui ?).
La démagogie anti-démocratique est la méthode de sa gestion et poursuite. Mais, à la longue, l’État étatiste doit mettre en place des privilèges pour « acheter » vraiment des tranches de population à sa majorité fonctionnelle : à la corruption selon aussi les principes de la pensée unique très facile et réduite au plus minable rationalisme (absolument non rationnel !).
Tout cela coûte très cher : favoriser des couches sociales pour former ou renforcer des majorités permanentes – même variables – implique l’utilisation d’une véritable corruption active qui ne peut étonner que les naïfs. Mais ce projet est diabolique : l’étatisme, comme tout système crapuleux, peut durer mais ne peut pas être gagnant à long terme. Car, que l’on ne l’oublie pas, il est fondé sur une abstraction intrinsèquement trompeuse (la domination absolue de l’État) et non sur la Vérité transcendante et divine à mesure de la Personne humaine.
La société constituée des chastes privilégiées et du gigantisme démagogiques est loin, très loin, de cette réalité tout de même fragile outre que totalement inacceptable par l’humanité.
Comment s’opposer à transporter la société étatiste du spectacle dans le spectacle de la société, aussi de la politique démagogique et de la réification ?
Douzième méfait – La déviation systématique des thèmes dits de réformes législatives centrées sur la spectacularisation
et les mythes pour une soi-disant nouvelle société bureaucratique de « perfection » laïciste sans Dieu.
Finalement, l’étatisme ne fait que proposer et reproposer ce que Satan a toujours présenté face à la liberté humaine. Les tentations décrites dans l’Évangile, du diable à Jésus dans le désert, sont toujours d’actualité. Et encore plus d’actualité sont les réponses du Christ à Satan. Elles sont – il va de soi – selon
la volonté du Père tout puissant. La seule différence de circonstance est que actuellement – il va de soi – les tentations ne sont plus présentées seulement comme personnelles et individuelles mais aussi culturelles et politiques, à l’intérieur d’une condition sociale majoritairement déjà contre les positions humaines et chrétiennes de civilisation. Si on y ajoute que, même à l’intérieur de l’Église, est opérationnelle une large majorité catho-protestante dite progressiste, incline à se soumettre aux masses abruties par le relativisme d’un certain christianisme qui aime suivre les tendances du monde, on se retrouve où la situation la plus rigoureuse et probable est celle limitée au seul témoignage minoritaire, mais de manière grandiose publique.
Il faut ainsi prévoir que, malgré tout, la logique du spectacle de la société détournant du vrai, sera majoritaire outre que gagnante. À l’intérieur de l’Église, même les mouvements les plus scrupuleux sont infirmés de positions pleines de morgue et de suffisance réciproques. Ce qui fait que le processus d’unité catholique ne pourra qu’être long, très long.
À moins, naturellement, d’une intervention extraordinaire du Saint Esprit qui mystérieusement agit avec sapience amoureuse dans l’histoire. Entre-temps, du côté nihiliste et relativiste en antagonisme avec l’Église, l’efficacité semble acquise. La tendance même internationale apparaît préfixée. On est même en temps de persécutions dans le monde entier. Et cela doit nous rappeler que le témoignage ne peut que devenir toujours plus essentiel et rigoureusement dans la Vérité chrétienne.
Désormais, même en Europe (en Espagne), nous avons un cardinal, l’évêque de Valencia, Cañizares, qui doit se présenter au tribunal civil pour répondre à des accusations surréelles qui ne sont justifiées que par la « trahison des clercs » européens tout à fait généralisée et accomplie.
Le prélat risque, selon la nouvelle législation étatiste espagnole, trois ans pour un soi-disant délit de surcroît d’opinion légalement inexistant en théorie aussi pour l’État, grâce à chaque Constitution nationale qui ne concerne que des crimes réels !
Conclusions
Quatre célébrations bien totalisantes et religieuses avec six falsifications
La célébration de l’ontologie de la mission humaine dans la projectualité divine
La lecture de ce document pourrait erronément donner l’idée que les ailes de l’espoir aient été coupées par le nihilisme relativiste de la pensée unique qui aurait déjà définitivement gagné sa guerre. Bien que le mal diabolique et absolu a toujours l’ambition d’être dominant et il peut, dans notre époque même apparemment y parvenir, la Trinité toute puissante aime tellement les hommes qu’elle n’arrête de veiller mystérieusement pour assurer – comme déjà maintes fois dans l’histoire – la victoire de l’Esprit de Vérité.
Symétriquement, il y a constamment un peuple de Dieu fidèle et humble, lointain et insensible aux tentations sataniques du modernisme étatiste. La foi de l’Église sauve l’humanité (non seulement personnellement !) de ses péchés et de ses abrutissements. Ce qui est extraordinaire et, en même temps, paradoxalement inquiétant ou stupéfiant est que chacun de nous qui encore ose affirmer et faire vivre ces propos de vérité, par exemple anti-étatistes, est investi gratuitement d’une mission qui nous dépasse. Totalement imméritée !
Il s’agit-là d’une grâce inouïe qui rend visiblement indigne notre petite foi personnelle.
C’est là qu’on a une autre preuve ou on commence à comprendre vraiment la grandeur charismatique de père Luigi Giussani, notre maître (et mon maître à moi), qui parlait continuellement du « néant » de notre vie et de notre « esprit » dont Dieu a tout de même eu compassion avec son immense miséricorde.
La célébration de la Valeur ajoutée du travail à la liberté, à la beauté de la vie et à l’harmonie universelle
Afin de mettre la liberté au centre qui, actuellement, s’achemine publiquement vers son réel « état terminal », il faut licencier au moins cinq millions en Europe de fonctionnaires d’État. C’est-à-dire lesmettre dans le sacro-saint marché libre du travail, en leur demandant aussi des excuses pour les avoir « induit en tentation » dans des activités inutiles, économiquement néfastes et dommageables pour la morale publique du Royaume de Dieu qui – comme on sait – commence dans ce monde. Certes, en accompagnant tous ces nouveaux chômeurs, comme on dit habituellement, avec une aide congrue assez longue dans leur chômage : avec d’ailleurs leur ancien salaire sans les faire absolument « travailler ». Salaire qu’ils ont perçu objectivement – dans la corruption du clientélisme étatiste – en les rendant privés de leur plus grande valeur humaine, la liberté. De la sorte, on pourra également en finir avec l’ignoble mise en scène mystifiée, surtout en Italie, des dénommés « petits malins » qui, absentéistes illégitimes au travail dans les grands ministères jusqu’aux communes les plus petites, marquent la fiche de présence aussi de leurs collègues qui tous ou presque, à tour de rôle, ne travaillent pas, ne faisant même pas semblant. Les au moins cinq millions à licencier globalement en Europe n’ont pas grand-chose à faire à leur postes de travail. Très souvent, il s’agit d’activités inutiles ou presque finalisées à entretenir leur existence de fonctionnaires. C’est fondamentalement pour cela qu’ils peuvent frauder illégalement – contrairement au secteur privé – même sur leur présence au travail. Lequel n’a jamais réellement existé. Evidemment, il n’est pas question de les absoudre de leur canaillerie. Mais c’est d’une escroquerie encor plus grave qu’il s’agit : ce sont leurs postes de travail qui n’auraient dû jamais exister dans leur imagination initiale, dans le sens qu’ils n’auraient dû jamais être artificiellement créés par l’État doublement malfaiteur, en démocratie avec son clientélisme asservi ! L’informatique e l’introduction des automatisme inévitables on depuis longtemps rendus, de surcroît, virtuellement évaporées des fonctions étatistes même pour l’administration publique…
Il apparaît évident qu’un grand choc organisationnel et social serait provoqué par ces millions de licenciements en Europe. Mais il serait toujours peu de chose face à l’horreur glacial et silencieux de la corruption océanique qui tient un continent dans la paralysie infernale d’un monde satanique en attente d’une catastrophe inévitable.
Cette proposition dans notre continent, apparemment choquante serait par contre également d’une popularité étonnante : enfin une décision politique au véritable service du bien commun !
Lequel, naturellement, est fondé – comme par hasard – sur le marché libre qui est propre à la production de biens matériels et de services, mais aussi à celui de l’emploi. Pourquoi même de ex-fonctionnaires faignants ne devraient pas s’enthousiasmer de leur liberté conquise ou reconquise après en avoir pris conscience en public ?
De la sorte, après ces licenciements des États européens de fonctionnaires devenus une gigantesque force diabolique syndicale, même au niveau de ses organismes centraux (actuellement sont devenus 56.000 de 24.000 qu’ils étaient il y a 15 ans !), seraient ainsi réduits à leurs dimensions naturelles.
On aurait ainsi le marché de l’emploi redevenu libre et au paire par rapport à celui privé ; les syndicats, arrogants et bureaucratiques depuis des décennies de luttes autojustifiées et dommageables, seraient remis à leur modeste et humble place ; une gigantesque disponibilité de richesse serait devenue rapidement disponible dans le poches redevenues inviolables des citoyens pour leurs incontournables investissements réels et nécessaires. Une dimension vraiment démocratique serait reprise dans l’espoir des populations inévitablement redevenues actives et moralement recentrées… Voilà le sort qui nous attendrait dans notre Vieux Continent redevenu fier de sa vieillesse et de son incomparable sapience. Utopie ?
En tout cas, la catastrophe culturelle e économique étatiste est même comptablement à nos portes !
La célébration de l’Humanae vitae comme salut du monde dans la naturalité divine
Entre-temps, il faut clamer haut et fort, sur les toits de la communication, la vérité du béat pape Paul VI écrite dans sa merveilleuse encyclique Humanae vitae pour laquelle il a été insulté toute sa vierestante avant d’être accueilli devant le Créateur éternel. Et ceci, pendant que ses innombrables avertissements prophétiques contenus dans ce texte de grand magistère ecclésial étaient en train, et sont en train, de se vérifier ponctuellement et tragiquement dans la réalité internationale !
Jamais une encyclique avait été rejetée autant qu’en 1969 et les années suivantes comme l’Humanae vitae. Rejetée, totalement rejetée, mais jamais évaluée et contesté critiquement d’un point de vue chrétien. Même après presque cinquante ans, où sont-ils ses contestataires sommaires et aphones ?
Il faut, en d’autres termes, remettre au centre de l’univers, la Famille chrétienne éternelle comme model célébrant la vie ouverte et conçue comme grâce divine surtout dans la vraie génitorialité, généreuse et confiante. Une Famille annoncée, comme affirmé et approfondi par pape saint Jean-Paul II e pape Emérite Benoît XVI. Et comme réaffirmé magistralement – malgré des ambiguïtés qu’on peut deviner – dans le texte final du Synode à Rome de 2014-2015 : une Famille proclamée comme « sujet et non seulement objet d’évangélisation ». Un topos d’où l’unité du pardon réciproque et quotidien puisse engendrer la communion que le Christ nous a laissé en héritage permanent le plus précieux. Avec sa présence eucharistique ! À l’abris des horribles divorces et des avortements délictueux qui ne font qu’appauvrir ultérieurement nos sociétés faussement hédonistes.
Ainsi la dénatalité, la plus importante et de loin la plus décisive cause de la crise économique mondiale, puisse devenir un lointain souvenir de la stupidité autodestructrice humaine, privée de sa téléologie naturelle.
La célébration de la vérité à l’encontre des plus fréquentes mystifications nihilistes
- « On ne fait plus assez d’enfants à cause des difficultés économiques de notre temps ».
Faux !
Il s’agit d’une autre typique inversion des effets à la place de leurs causes.
Déjà l’invocation de la venue des immigrés, notoirement prolifiques quoique pauvres et misérables, montre l’inanité de cette motivation . Elle est démontrée également par l’histoire où les enfants ont toujours constitué la richesse, le bonheur et le cadeau du Ciel indépendamment des conditions économiques de leurs familles.
Certes, à cause de la crise économique produite par la dénatalité (afin de s’adonner à des standards d’hédonisme considérés arbitrairement irréductibles selon la minable culture petite bourgeoise !), des pénuries de richesse conséquentes se sont créés… D’où lesdites difficultés. La vérité veut que c’est la crise même anthropologique et culturelle de l’Occident à avoir fait écrouler la confiance dans le futur pour s’adonner aux soi-disant plaisirs massifiés qui ont mis monstrueusement de côté la génitorialité…
La vision existentielle de la petite bourgeoisie (désormais la quasi-totalité des anciennes classes sociales s’est réduite à la gigantesque classe petite bourgeoise homogénéisée !) est déficitaire sur le plan de la production et pléonastique sur celui de la consommation. De surcroit, d’un point de vue des goûts, elle est exécrable et kitsch.
Entre-temps, les politiques étatiques relativement à la Famille se sont transformées toujours plus de manière hostiles avec elle en transférant – outre que sur le plan culturel – des importants ressources vers les nouvelles structures écervelées et antagonistes, comme celles LGBT.
- « La preuve que la crise économique ne dépend pas de la dénatalité – affirment les actuels relativistes progressistes – est donnée par la reprise économique partout avec des taux positifs ».
Faux !
Ce qui s’est interrompu est la colossale récession économique à cause de l’écroulement de la demande interne de l’Occident. Mais la dépression est toujours là et on n’a récupéré – malgré les annonces plus que optimistes des politiciens au pouvoir, toujours démentis par les faits – qu’une petite parcelle de l’économie gravement perdue !
Et ceci grâce au fait que les peuples occidentaux ont tout de même enfanté, toujours moyennement, 1,3 – 1,5 enfants : la dénatalité d’ailleurs continue encore des plus belles.
Et non zéro par couple. Au lieu d’au moins 2,1 rien que pour tout juste se reproduire, comme assurent les démographes.
Si, en effet, on ne se remets pas à engendrer au moins une moyenne minimale de 3 enfants par couple pendant au moins quelques décennies, cette dépression ne pourra que persister… Naturellement.
C’est dire la gravité du méfait de la dénatalité à laquelle on cherche d’échapper. Vos avez parlé de « taux positifs » ?
En réalité, les économistes et les politiciens, outre à n’avoir nullement prévu aucune crise économique, encore aujourd’hui n’ont encore pas compris ses causes principales, ou bien qu’ils n’ont pas pris acte d’elle. Ces causes tiennent, comme montré dans ce document, principalement à la simple dénatalité. On se demande comment ces « experts » en la matière pourront encore récupérer leur dignité et prestige.
- « L’étatisme n’est pas une inventions moderne. Il a toujours existé même si non dans la forme actuelle, donc toute la théorie sur la dénatalité n’est pas fondée ».
Faux !
Tandis que c’est vrai que le mal et le diable ont toujours existé dans la conception du pouvoir terrain et séculaire en lutte antagoniste avec le pouvoir dit spirituel et transcendant, l’étatisme moderniste a comme fondement téléologique même l’élimination totale, quoique essentielle, du pouvoir intouchable de la Personne dans l’espace publique. Donc global pour l’humain. Et absolument anticlérical !
Le diable croit vraiment en Dieu (si bien il Le considère comme total antagoniste). Le problème terrible de l’étatisme n’est donc pas économique, mais surtout religieux et culturel. Et ceci, à cause de la négation massifiée des idéaux humains dans la réification et, il va de soi, à cause du laïcisme politique en persécution à l’égard de l’ Église.
- « Ce qui compte dans la modernité est la justice et l’État est la seule entité qui peut l’assurer ! »
Faux !
La première valeur humaine n’est pas la justice mais la liberté qui, par ailleurs, la contient.
La liberté est la valeur absolue, la justice est par contre toujours relative et à elle subordonnée. Les hommes dans l’histoire sont morts pour la liberté non pour la justice. Lorsque les émigrants européens arrivaient aux États-Unis trouvaient la grandiose Statue de la liberté à New York avec sa flamme bien en haut et non une statue de la justice avec sa petite balance. Ce n’est pas par hasard si les chrétiens continuent à répéter la phrase apparemment absurde que « la justice n’existe pas sans miséricorde ». C’est la valeur de la liberté qui a fait des USA le plus grand pays et État du monde, phare et model idéal – quoi qu’on en dise – pour tout homme. Et ce n’est pas par hasard si cette statue a été offerte par la France qui en garde une copie réduite sur la Senne à Paris. Ce pays, bien que très infirmé des idées laïcistes du siècle des Lumières, ne s’est pas trompé en plaçant la liberté au premier rang des sa triade de mots qui ont représenté sa révolution à la Bastille (où il n’y avait même pas la parole justice). Ce pays a toujours légitimement affirmé la priorité intrinsèque de la liberté sur la justice aussi bien d’un point de vue ontologique que chronologique : c’est après qu’on a produit librement la richesse (matérielle, culturelle et spirituelle) qu’on peut se poser la question de la distribuer avec justice.
C’est l’acte libre de créer et de s’associer qui engendre la nécessité de vivre selon justice dans la liberté.
Toutes les sociétés qui dans l’histoire ont attribué la priorité à la liberté par rapport à la justice (non comme, par contre, celles communistes !) sont arrivées à créer des conditions de richesse vitale et de justice réelles, voire distributives bien supérieures aux sociétés dites socialistes qui ont privilégié la valeur de la justice sur toutes les autres. Voilà pourquoi père Giussani était, selon la vulgate superficielle, de « droite » dans le sens qu’il était inconditionnellement pour la liberté. Il répétait-il souvent : « la libertéest le deuxième mot après celui de Dieu». La priorité à la liberté implique la politique dite de droite et celle octroyée à la justice amène fatalement et toujours à la gauche. Par ailleurs, on le sait, même la droite a été souvent dans l’histoire liberticide, très liberticide. Il est toujours arrivé lorsque la droite a privilégié la justice… C’est pourquoi c’est impensable que un catholique puisse seulement penser de voter pour la gauche : toujours et en toute circonstance ! Toutes les guerres et les conflits sur la Terre, en effet, ont origine de la prétention contre nature du choix de la priorité accordée à la justice sur celle pour la divine et non réductible liberté.
La Suisse, très discrètement comme d’habitude, vient de donner au monde entier, il y a quelques
semaines, une énième leçon de liberté et démocratie. C’est-à-dire sur plan religieux (globalisé) et sur celui matériel (notamment particulier). Le résultat du dernier référendum à presque 80% a donné raison à la tendance libérale contre l’octroi de la rente à vie à chaque citoyen indépendamment de son travail ! L’option soi-disant de justice distributive a été battue à un pourcentage écrasant et avec éclat même démocratiquement. L’étatisme, dans le pays au cœur de l’Europe (non de d’UE !) le plus libre et démocratique, n’est pas passé.
- « Vous les anti-étatistes – répètent-ils les étatistes de tous poils – pouvez râler contre l’interventionnisme de l’État car il y a trop de politiciens corrompus » !
Faux !
À part le fait éternel que le mal est toujours présent et opérationnel parmi les hommes (le péché originel !), cette accusation est encore une fois une inversion des causes par des effets. C’est fondamentalement l’étatisme, comme erreur et dérive radicale contre l’humain, qui provoque et conduit à la corruption publique même souvent massifiée.
Et puis, qui choisit en démocratie ses propres politiciens ? Le peuple avec ses sélections et ses bulletins de vote, naturellement !
C’est vrai que l’exemple des politiciens corrompus ne constituent pas un témoignage édifiant. Mais la conception de corruption diffusée et endémique, celle qui est originaire de tout, est déjà plus importante que celle produite de la part du pouvoir. C’est la raison pour laquelle un document comme celui que vous venez de lire est assez malheureusement rare (et aussi considéré habituellement anomale ou exagéré).
Que les étatistes relisent (ou bien le découvrent) par exemple Ortega y Gasset, lequel dans les années 30 a publié des livres en Espagne comme « La rébellion des masses » dans lequel il explique d’une manière indépassable l’origine culturelle (e religieuse) de l’étatisme moderniste massifié.
La corruption – on le sait – est proportionnelle à l’étendue de l’emprise de l’étatisme, lequel est produit par la base populaire : qu’on se le dise !
Comme la dimension des structures de l’État est actuellement triple, pas moins que triple du nécessaire, déjà sa diminution amènerait les corrompus, non seulement politiciens, aux proportions congrues et exclusivement judiciaires (pénales) ! Et ceci, sur le plan quantitatif.
Sur le plan moral, non moraliste, qui défende la moralité plus que l’Église ? Elle est l’institution éternelle dans l’histoire qui rend permanente la présence du Christ vivant…
Et pourtant on n’est pas scandalisé contre les innombrables attaques laïcistes à l’Église dont elle est victime !
Comme le répétait le grand prélat Giacomo Biffi, qui aimait s’appeler d’abord italien (citoyen) et puiscardinal (catholique), « celui qui se pose contre l’Église le fait automatiquement contre le peuple lui-même ». Et tout le monde connaît l‘absolue intégrité de ce grand cardinal aussi bien dans la morale personnelle que dans celle ecclésiale et publique. Même à l’étranger où ses nombreux livres et documents ont été publiés. Il était de surcroit milanais et appartenant à la culture d’origine identique à celle de père Giussani (dont il était un ami) car provenant du même fameux séminaire de Venegono. Comme les grands de ce monde, il avait vu tout de suite la métamorphose du marxisme en pensée liquidepostmoderniste : archevêque de Bologne, ville gauchiste par excellence, il avait bien côtoyé les milieux communistes…
L’étatisme moderniste, ça il connaissait parfaitement. Donc, il savait ce que le manque de téléologie du futur propre au nihilisme marquait, malgré son arrogance envahissante, cette époque. Encore aujourd’hui elle est en pleine action, donc en pleine crise, à un an de sa disparition à nos yeux mais parvenu face à son Éternel.
« Pourquoi continuer à trainer avec la liberté – conclut l’étatiste de service – lorsque ce qui nous intéresse est le bien vivre, en allégresse et sans préoccupations ? »
Faux ! Ou bien « vrai ».
Faux sur le plan ontologique et de la vérité globale humaine.
« Vrai » d’un point de vue matériel de l’homme abruti par la pensée liquide.
Comme il a toujours été, l’alternative contenue – malgré tout – dans la phrase interrogative et très rhétorique de l’étatiste a été ponctuellement présentée à tout homme.
Vivre bien, en bonne humeur et sans préoccupations c’est le programme, aujourd’hui apparemment gagnant, de l’étatisme nihiliste e postmoderniste. Celui dont on est en train de voir la faillite.
En effet, il a un petit caillou qui entrave d’une manière ruineuse et inévitable l’engrainage. C’est l’humain. Lequel « malheureusement » aime la liberté jusqu’à ne jamais finir de « traîner » pour l’obtenir avant et en alternative à toute autre chose. On ne doit qu’en prendre acte. Son irréductible nature constitue sa tendance la plus authentiquement naturelle.
Le fait de traîner concerne, par contre, la vision simpliste du soi-disant content et insouciant outre qu’hédoniste. Il a un seul défaut pratique : cela ne marche pas, sino à son débout. En effet, nous vivons dans une époque triste, recroquevillée et insatisfaite. Dans un plein débordant de néant.
Le petit caillou humain qui entrave l’engrainage trouve correspondance cruelle aussi dans les manipulations contre nature de la part de l’étatisme qui finalement bloque le fonctionnement général, comme nous avons vu, des sociétés qui s’y sont illusoirement consacrées. L’étatisme n’est techniquement pas à la hauteur des ambitions hédonistes des ses disciples. L’insouciance peut tromper les esprits – pas tous, du reste – enivrés par son immoralité immanente et voleuse, d’une manière limitée à son débout. Très vite la saveur clocharde la remplace. Tout d’abord d’une façon imperceptible, puis toujours plus dramatiquement et honteusement.
Autrement, ils auraient raison les dirigeants étatistes, contre toute évidence, ponctuellement démentis sur tout ! L’étatisme, intrinsèquement de nature délinquante, de surcroit ne fonctionne naturellement pas ! On pourrait dire, « nous sommes des hommes, non des animaux fatalement pavloviens purement réactifs ». Et, malgré tentés par l’abrutissement insouciant (en réalité très préoccupé mais refoulé), on est avec surprise continuellement à la recherche de l’infini impalpable ancré aussi dans un petit coin de notre esprit trouble-fête. Son nom est avant tout Liberté.
Mais liberté pour quoi faire ? La liberté n’est pas, comme d’ailleurs tout (!), un bien en soi. On s’aperçois d’elle, vraiment e pleinement, lorsque on trouve le chemin de la vérité. Laquelle, ponctuellement, est tout près, proche. Elle est appelée avec le mot : Dieu.
En fait les grands esprits le répètent, surtout dans notre ère, comme continuellement le dit pape Emérite, par exemple aux Bernardins à Paris : « Quaerere Dominem » (Chercher Dieu) . Activement, pour le trouver vraiment et toujours.
L’Esprit de Vérité, du reste, est toujours là, tout près. Les anciens ainsi que les modernes, l’ont dénommé « cœur », comme synthèse de nature et raison, les deux facultés suprêmes humaines, inséparables par excellence.
Jésus est venu à nous le rappeler en devenant un des nôtres, né même d’une jeune fille, Marie, très humaine comme nous tous, qui – en écoutant simplement et totalement son cœur – est montée au Ciel toujours vivante. Son Fils, avec un amour total, est arrivé conscient jusqu’à la croix pour y mourir, afin qu’on puisse en comprendre toute la raison et la Vérité. Et, afin que le logos soit toujours affirmé, Puis Il est aussi ressuscité pour se reconnecter encore avec son épouse indissoluble e permanente dans l’histoire, l’Église. Le tout pour notre salut terrain et éternel .
Pendant tout cela, ici tout bas, nous encore traînons avec l’étatisme.
Veni Sancte Spiritus. Veni per Mariam.
Note sur l’auteur
Franco Troiano (1944 ) vit en famille à Bruxelles depuis 40 ans (deux enfants de 34 et 31 ans). Il a été depuis 1962 dans le mouvement Giovani Lavoratori (au Raggio Comasina à Milan) lequel, à l’époque, était strictement associé à Gioventù Studentesca, fondés et dirigés par père Luigi Giussani : c’était le temps dans lequel le grand prêtre milanais tournait continuellement auprès des communautés qu’il animait partout. En 1977, l’auteur de ce document fonde la société Eurologos à Bruxelles qui deviendra dans les années 90 l’head office, la tête de nombreuses agences de services de communication multilingue sur quatre continents www.eurologos.com. En 2014, en vue de passer le témoin à sa filleOdile dans la direction de son groupe international, il a ouvert un Blog bilingue www.francamente2.com dans lequel ce document sur l’étatisme est publié en supplément. Franco Troiano est un membre de la Fraternité de Communion et Libération et de la Compagne des Œuvres. Il soutient avec sa propre famille et à distance six enfants et adolescents de l’AVSI, association missionnaire de CL. Il est également inscrit activement à la nouvelle association Nonni2.0 www.nonniduepuntozero.eu. Pensionné, il continue à faire l’entrepreneur selon ses convictions jusqu’au dernier souffle, en remerciant le Créateur de sa – si on peut dire – bonne santé physique.