Salle pleine à Côme, en Italie (environs 500 personnes) pour écouter e applaudir l’avocat Amato sur le Gender, sur la dictature de la « pensée unique » et, surtout, sur l’exclusivité de l’éducation des enfants réservée aux parents dans la famille.

J’étais avec mon épouse dans la région du Lac de Côme, ainsi nous sommes allés à la Conférence organisée par plusieurs associations, parmi lesquelles la section locale de Nonni2.0 (www.nonniduepuntozero.eu) dont je fais partie à partir de ma ville principale à Bruxelles (j’y vis depuis quarante ans). La participation la plus importante, avec évidence, m’a tout de suite parue celle des membres de Communion et Libération. Maître Gianfranco Amato, le conférencier, en grande forme, a tenu en haleine un public très intéressé pendant presque deux heures, avec des innombrables dias actuelles, tirées des médias internationaux. Il était presque palpable dans l’aire la promesse, encor plus compétente et enthousiaste de militantisme, contre l’attaque inouï, concentrique et laïciste des activistes gender et LGBT à la liberté d’éducation de l’Occident, et particulièrement en Italie. Toute l’exposition s’est adressée vers la responsabilité unique – constitutionnelle ! – des parents dans leur éternel « risque éducatif » vis-à-vis de leur enfants et de la famille.
Maître Amato, éditorialiste du quotidien catholique L’Avvenire et de plusieurs publications chrétiennes, est président national des Juristes pour la Vie, cofondateur et président de l’Association Science et Vie et écrivain prolifique de plusieurs essais très suivis. Mais surtout il est un speaker talentueux engagé, presque tous les jours depuis des années, à donner ses désormais fameuses conférences dans toutes les régions d’Italie. Elles lui ont même valu un prestigieux prix comme grand propagandiste de la culture catholique sur l’éducation. La salle du Collège Gallio de la ville historique et très jolie de Côme était pleine jusqu’à 23h30 : un véritable événement culturel contemporain de première grandeur. Vous pourriez trouver le vidéo de la soirée en cliquant : https://www.youtube.com/watch?v=ADuPG_u_gJ4&feature=youtu.be
Le secrétariat de la rencontre, bien organisé, vendait aussi son dernier livre : Gender (d)istruzione, avec une préface, comme toujours très nourrie et incomparablement intelligente de l’évêque de Ferrare, Luigi Negri, très proche depuis plus de soixante ans du plus grand pasteur charismatique au monde de Communion et Libération, jusqu’à sa mort en 2005. Un livre, celui-ci, publié par Fede e Cultura (2015), déjà à la troisième édition avec 190 pages et qu’on peut considérer un véritable petit manuel sur le problème.

Naturellement il est impossible de résumer, même d’une façon sommaire, les contenus dans ce post de la rencontre-fleuve à l’allure d’un torrent engendrée par Amato. Si ce n’était pour l’heure très tardive, la chose pouvait durer encore davantage avec la légèreté d’une impétueuse conversation imaginaire et mute (de la part de l’assistance) à cause d’autant de sapience exposée. Et ceci en opposition à tous les lieux communs de la soi-disant culture de la « pensée liquide et unique » dans notre époque. Je ne cite ici que quelques mots-clés traités : genderfluid ; flexi sexual (plusieurs formules, il va de soi, en anglais, conformément à l’idéologie généralement anglophone d’origine moderniste et intellectualistique) ; être neutre ; homophobie éphémère ; porno à l’école ; gender à l’école ; théologie d’État ; les ogres pédagogues ; soi-disant éducation aux différences ; arrêtons les sexistes ; presque quatre-vingt identité de genre ; etcetera.
Mais quoi est-il arrivé, dans la culture dite moderne, à la conception de l’homme lui-même, pour qu’on est arrivé à projeter des lois qui (re)définissent même l’essence, l’ontologie et la structure sexuelle des individus, ainsi qu’on n’a jamais perçu la nécessité de le faire ?
Déjà à partir de la Renaissance, une partie de l’humanité même chrétienne a prétendu passer d’une conception du monde théocentrique à celle d’un univers anthropocentrique, progressivement matérialiste et  puis positiviste où l’individu s’arroge le droit de définir et de redéfinir tout de manière soi-disant autonome. Ainsi, il a prétendu tout construire artificiellement et manipuler au lieu de coopérer avec le Créateur ! Tout faire dépendre de la volonté arbitraire de l’homme, sans aucune obligation ou référence dicté par la réalité et par la nature elle-même. Vaste et utopique programme, celui-ci, outre que prétentieux, contre le naturel et l’inhumain !
Pourquoi alors ne pas décider de pouvoir aussi transformer tout possible désir en réalité (présumée) ?
D’où l’affirmation de ce « droit » de déterminer même son propre sexe indépendamment de l’évidence morphologique, physiologique et psychologique de l’ « organe totale » reçu congénitalement à la naissance. Mais lorsqu’on cherche d’oublier irrationnellement que on est tout de même né créaturellement, sans y avoir joué le moindre rôle actif, on peut  aussi prétendre d’une façon folle l’absurde de connaître et tout maîtriser. Y compris de modifier l’extrême vérité ontologique et la nature morphologique jusqu’à sa propre intimité. Voilà ce que le gender  prétend être : la possibilité de choisir continuellement, même provisoirement, son propre genre, son « identité ». Les presque quatre–vingt types de genres inventés (à la place du simple et éternel couple homme/femme) ne sont que le résultat intellectualistique et suprêmement arrogant dans son infantilisme. Même une féministe historique de la première heure, l’australienne Gernaine Greer (elle avait écrit  L’eunuque féminin, déjà en 1969 je crois) a contesté radicalement la possibilité de manipuler la propre nature identitaire… Comment essayer d’imposer cette utopie tranhumaine ? Avec l’« éducation » : en commençant par l’école et (irresponsablement) par l’enfance, affirment-ils les nihilistes gender, ennemis jurés de la Tradition.
Même beaucoup de chrétiens catho-protestants, non seulement de gauche, sont relativistiquement de la partie.

Ainsi la simple rationalité du monde contemporain ne croit pas à ses yeux : comment est-ce possible d’affirmer de telles absurdités et concevoir de ces programmes sociaux, mêmes législatifs, pour les imposer  sans discrimination ? C’est aussi pour cette raison que les laïcs libéraux et raisonneurs, ainsi que les catholiques orthodoxes ou génériques rationnels, sont apparemment si en « retard » culturellement et politiquement en relation à l’hardiesse hyperactive des rares militants internationaux gender  (tous ou presque laïcistiquement agnostiques ou antichrétiens).
Même la Constitution – a encore souligné Amato –, qui attribue exclusivement aux parents dans la famille naturelle le droit/devoir de l’éducation est, d’une façon éclatante, transgressée par le militantisme légiférant LGBT.

Mais déjà un peuple chrétien, conscient et acculturé avec modernité, comme celui qui croit dans la conversion permanente de la foi en culture de civilisation, est en action. À l’enseigne du peuple très nombreux de la manifestation du 20 juin dernier  contre le Gender  (Amato en était un speaker protagoniste) qui a surpris toute la botte du Belpaese en manifestant à Rome avec détermination et en impressionnant quantitativement même les médias. Jusqu’à bloquer l’approbation en cours des lois en question. Il est en marche pour s’opposer efficacement à ce projet transhumaniste et destructif.
La conférence d’Amato à Côme en a été une de propagande (des centaines) dont presque tous les médias ne parlent pas : la fameuse goutte qui perfore le rocher. En l’occurrence, même rapidement.

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